Le mildiou, maladie cryptogamique des plantes cultivées, demeure un sujet d'actualité en Algérie. Avec les derniers changements climatiques, la menace sur la récolte de pomme de terre est à prendre au sérieux. Les premiers foyers du mildiou viennent d'être découverts dans la wilaya de Mascara, dans un champ de pomme de terre de consommation. L'apparition du mildiou a été favorisée par les dernières chutes de pluie et l'apparition, tout juste après, du soleil. «L'épidémie peut s'étendre très rapidement et très vite dans les champs», selon un spécialiste. Pour connaître la situation au niveau de la wilaya d'Oran, nous avons contacté le président de la Chambre de l'agriculture, M.Mansouri. Notre interlocuteur a affirmé qu'à Oran «la situation n'est pas inquiétante. Toutefois, les conditions climatiques de ces dernières semaines sont propices pour la propagation de ce champignon. Les agriculteurs ont ainsi appelé à effectuer des traitements préventifs des champs de la pomme de terre. Il s'agit d'un traitement composé de fongicide». Le président de la Chambre de l'agriculture a tenu à souligner qu'«aucun foyer de mildiou n'a été découvert à Oran». Les champs de pomme de terre d'arrière-saison s'étendent sur une superficie de 170 hectares à Oran. Cette production sera récoltée à la fin du mois de décembre prochain. De son côté, la station régionale de l'Institut national de la protection des végétaux (INPV) avait mis en garde, dans un bulletin d'alerte, les agriculteurs contre les menaces de ce parasite tout en mettant à leur disposition un calendrier de traitement et la liste des produits phytosanitaires nécessaires. La lutte contre le mildiou fait appel à une série de mesures, incluant la connaissance de la maladie, la surveillance des parcelles et de leur environnement, le choix des produits et le bon réglage du pulvérisateur. La surveillance attentive et régulière des parcelles permet de repérer la présence éventuelle du mildiou avant que l'ampleur des dégâts ne rende vaine toute tentative d'éradication. Les premiers messages d'alerte de la saison nuancent la gravité des interventions conseillées en fonction de l'état sanitaire des parcelles et de leur environnement. Le mildiou provoqué par hytophtora infestans (Mont.) de Bary, est l'ennemi numéro 1 de la pomme de terre. Au printemps, les premiers symptômes de mildiou apparaissent sur les feuilles et les tiges des pommes de terre développées sur les tas d'écarts de triage. La présence de tubercules contaminés y est probablement importante. L'émergence précoce peut être liée aux conditions particulières de température dues à la fermentation dans la masse. Les symptômes sont rapidement repérés également dans les cultures de primeurs (bâchage plastique pour augmenter la température et garder l'humidité). Le vent favorise la dispersion des sporanges sur plusieurs centaines de mètres, voire davantage. Souvent, une ou quelques semaines plus tard, les potagers, les repousses sauvages et les parcelles de production montrent des symptômes également. Le mildiou, qui avait détruit, en 2006, 75% de la récolte de la pomme de terre de consommation dans les wilayas de Mostaganem, Chlef et Aïn Defla, continue de faire parler de lui, même si ces dernières années ses ravages sur la pomme de terre ont été moindres.