N'acceptant plus le fait accompli et que leur localité devienne la poubelle d'Oran, la population d'El Kerma, à travers son mouvement associatif et plus précisément «El Fajr», une association qui lutte pour la préservation de l'environnement et du cadre de vie local, semble être décidée à ramener, aussi bien les responsables locaux que ceux de la wilaya, à relancer le plan d'aménagement de la Sebkha, la source première de toute la pollution. Les membres de l'association «El Fajr» estiment que ce projet, fruit d'une étude réalisée à coups de millions, demeure en veilleuse, en dépit des alertes des Kermaouis, notamment en matière d'incidences sur la santé. Ce projet, datant du temps de l'ancien wali Mustapha Kouadri, a été conçu sur la base des observations faites sur deux équipements, à savoir la décharge publique et la station d'épuration. Le troisième, un incinérateur géant, allait être implanté sur le même site n'était-ce la mobilisation de la population locale qui s'est montrée inflexible. Ainsi et concernant la décharge, dont la fermeture est à chaque fois reportée depuis plus de deux ans et dont le dernier délai est fixé à janvier prochain, la faute revient à ceux qui initialement l'ont créée, depuis plus de 30 ans et sans tenir compte du fait qu'El Kerma est située dans une zone à forte humidité (10 km de la mer et proximité de la Sebkha d'Oran. Quant à la station d'épuration, il y a lieu de citer son emplacement inapproprié, étant donné qu'il aurait été souhaitable de la rapprocher beaucoup plus du périmètre à irriguer, à savoir la plaine de la Mleta, ainsi que par les rejets opérés dans la Sebkha qui affectent la nappe phréatique constituée par les eaux en provenance du mont Tessala. Considérant que si le mal est fait, des solutions existent, il ne s'agit donc que de relancer ce vieux projet qui est toujours d'actualité, d'autant qu'avec l'embellie financière que connaît le pays, la matérialisation de ce projet permettra de donner une meilleure image, aussi bien d'El Kerma que de sa Sebkha, où l'on pourra revoir un jour le retour des flamands roses. L'association «El Fajr» fait de ce projet son cheval de bataille et compte ainsi mettre les bouchées doubles pour mieux sensibiliser les décideurs sur son importance. Le projet s'articule autour, d'abord de la réalisation d'une retenue collinaire au bas de l'ex douar Dahassa, pour les besoins de l'irrigation des cultures maraîchères et fruitères de la région, ainsi qu'à alimenter et animer les bassins écologiques ou biologiques artificiels qui seront realisés en aval. Ces espaces entourés d'une ceinture verte, constitueront des poumons pour toute la région et permettront la renaissance de plusieurs espèces de la faune animale et végétale. Tout autour de la Sebkha, le projet prévoit plusieurs équipements de détente à l'instar d'un parc zoologique, d'un Disney-Land, d'un parcours équestre Il est question également d'un complexe sportif, prévu sur le site naturel de Moula El Kherba ou non loin du douar Dahassa où, naguère, existaient de beaux jardins.