Les écologistes et les défenseurs de la nature tirent la sonnette d'alarme sur une catastrophe environnementale de grande envergure, qui pourrait se répercuter sur l'ensemble de la biodiversité. Les protecteurs de l'environnement reviennent à la charge en exigeant l'accélération de la réception des CET qui revêtent une grande importance dans le domaine de la protection de la Grande Sebkha, devenue un dépotoir, comme souligné par des spécialistes des zones humides d'Oran. Ils mettent en garde contre l'avancée exponentielle de la pollution en proposant la fermeture de la décharge publique d'El-Kerma. Cette décision, si elle venait à se concrétiser permettra de relancer le projet de réalisation d'un réseau d'irrigation de la plaine de Mléta (sud de Tafraoui), à partir de la station de traitement des eaux usées d'El-Kerma. “Cette option insufflera un sang nouveau au développement de la céréaliculture et de l'arboriculture fruitière au profit des huit communes qui entourent la Sebkha”, affirme un ingénieur agronome de la direction des services agricoles (DSA). Une grande opération de mise à niveau et d'aménagement s'étalant sur plusieurs années, sera mise en œuvre dans le cadre d'une vision globale de réhabilitation de la Sebkha, apprend-on d'une source proche de la wilaya d'Oran. Ce projet d'ampleur associera dans un avenir proche tous les secteurs concernés qui seront appelés à y contribuer. En amont, cette opération s'est traduite par la réalisation d'une première station de traitement des eaux usées en contrebas d'El-Kerma (ex-Valmy) pour la mise en valeur des terres agricoles. Les eaux qui sont traitées à usage d'irrigation, verront le foisonnement des métiers d'agriculture qui seront créés et des activités économiques au sud du bassin de la Sebkha encouragées, selon notre source. Cette dernière, indique que ce site s'est débarrassé des eaux usées provenant du groupement urbain d'Oran (Oran, Bir El-Djir, Es-Senia et Sidi Chahmi), avec l'entrée en service de cette station il y a trois ans. Cette infrastructure traite actuellement environ 80 000 mètres cubes d'eaux usées par jour, alors que sa capacité est estimée à 270 000 m3/j, selon une source auprès de la direction de l'hydraulique. Les eaux traitées sont déversées dans ce lac salé, faisant partie du bassin versant de la Grande Sebkha qui s'étend sur une superficie de 2 275 m2 comprenant les wilayas d'Oran, de Sidi Bel-Abbès et d'AïnTémouchent, selon la même source. Il est à noter que cet ouvrage est englobé dans dix-neuf opérations inscrites dans le cadre d'une étude relative à l'aménagement intégré de la Grande Sebkha. K. REGUIEG-ISSAAD