En grève depuis dimanche 4 décembre, les travailleurs de l'entreprise locale d'assainissement d'El Khroub ont engagé un bras de fer avec la tutelle, en l'occurrence la commune, pour une question salariale se rapportant à «une augmentation décidée par un texte de loi», nous a déclaré, hier, un groupe de travailleurs de cette entreprise. Pour justifier leur demande, les travailleurs ont cité la décision ministérielle n° 91/334 du 28 octobre 2011 laquelle, selon eux, stipule que les travailleurs de l'assainissement, régis par le statut de la fonction publique, bénéficient d'une augmentation de 10.000 dinars avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. Ils ont signalé que la seule augmentation dont ils ont bénéficié est celle qui a été accordée par le conseil d'administration en janvier 2011. «Malheureusement, ont-ils déploré, jusqu'à présent, nous n'avons reçu qu'une première tranche de cette augmentation qui est de l'ordre de 5.000 dinars. Nous attendons toujours la suite alors que notre situation sociale ne cesse de se détériorer». Le groupe de travailleurs s'est exprimé au nom de leurs collègues dont le nombre, ont-ils dit, s'élève à plus de 200. Ces derniers ne veulent pas parler de grève et ont tenu à spécifier qu'il s'agit d'un «mouvement de protestation» destiné à attirer l'attention des pouvoirs publics et de l'opinion sur leur situation misérable car, ont-ils signalé, «à chaque fois qu'une loi vient pour améliorer la situation socioprofessionnelle des travailleurs du secteur, on leur dit qu'elle ne les concerne pas, parce qu'ils sont régis par le statut de la fonction publique». «Pourtant, notre entreprise a été transformée en EPIC depuis le 1er janvier 2011 et c'est toujours le président de l'APC qui préside son conseil d'administration. Maintenant, qu'on nous dise quel est le véritable statut de notre entreprise», ont-ils demandé. D'autre part, du fait que le mandat de la section syndicale a expiré depuis le mois d'avril 2008, les travailleurs n'ont pas de représentation syndicale et le mouvement de protestation a été déclenché spontanément par les travailleurs. Le groupe de travailleurs, qui a pris attache avec notre journal, a déclaré que la direction de l'entreprise a pris langue avec leurs délégués dès le déclenchement de la grève et le directeur a jugé que leurs revendications sont fondées. Mais la tutelle ne veut pas en entendre parler et leur a adressé, hier lundi, des réquisitions les sommant de reprendre leurs activités, mais ils n'en ont pas tenu compte et ont campé sur leur position en menaçant de prolonger leur arrêt de travail, aujourd'hui mardi, et jusqu'à ce qu'ils obtiennent gain de cause. Dans l'impossibilité de contacter le directeur de l'EPCA, nous avons contacté le président de l'APC d'El Khroub, M. Hemaïzia Boubekeur. Celui-ci a répondu «que la revendication des travailleurs de l'EPCA n'est pas fondée car elle ne s'appuie sur aucun texte réglementaire. Raison de plus en ce qui concerne leur demande de versement avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008, a ajouté le maire en enchaînant : «nous avons consulté l'inspection du travail à ce sujet et nous avons reçu la confirmation de l'absence de fondement». A la fin de l'entretien, le maire a menacé de recourir à la justice si les grévistes continuent d'ignorer les réquisitions qui leur ont été faites et ne consentent pas de reprendre le travail dans les plus brefs délais.