Les 127 travailleurs de l'unité de Constantine de l'agence de messagerie express sont entrés en grève ouverte à partir de samedi dernier. Selon les responsables de la section syndicale, «les travailleurs pointent chaque matin à l'unité tout en organisant des piquets de grève. Toutes les unités de notre entreprise au niveau du territoire national sont entrées en grève ouverte», nous a déclaré hier le secrétaire général de la section syndicale de l'unité de Constantine, M. Lakehal Fouad, que nous avons interrogé hier, en indiquant que ce débrayage à été décidé à la suite du refus de la direction générale de l'entreprise d'appliquer la convention de branche ainsi que le paiement de la prime de rendement collectif (PRC) avec effet rétroactif à compter de janvier 2OO8. En ce qui concerne l'unité de Constantine qui couvre les dix-sept wilayas de l'Est algérien, les travailleurs ont fait part d'autres motifs de mécontentement provenant, selon leurs déclarations, de l'absence de dialogue avec la direction de l'unité ainsi que de l'attitude autoritaire du directeur. Evoquant les conditions de travail, ce syndicaliste a affirmé que les travailleurs rencontrent énormément de problèmes. En signalant le refus de la direction d'appliquer la convention de branche qui prévoit, entre autres, l'augmentation de 25%, alors que dans l'ensemble du secteur de l'ANEP cette application est effective, il a expliqué que les travailleurs de l'unité font face à de dures conditions de travail. Ainsi, toujours selon ses déclarations, les agents ne bénéficient que de congés réglementaires ne dépassant pas cinq jours. D'autre part, ils font journellement des distances de 4OO et 500 kilomètres pour joindre, par exemple, les villes de Biskra, El-Tarf ou Souk Ahras, et remettre cela le lendemain sans bénéficier de récupération, etc. Un agent de sécurité a signalé que lui et ses collègues travaillent d'affilée 245 heures par mois en assurant le service de 6 heures du matin à 18 heures, se reposant la journée du lendemain et reprenant aussitôt de 18h à 6h du matin le jour suivant. Revenant sur la grève qui a été déclenchée samedi dernier, M. Lakehal a ajouté que le directeur, en apprenant le débrayage, a vu son taux de glycémie monter dangereusement et il a été aussitôt hospitalisé au CHU de Constantine. Mais avant, il a pris le soin d'ordonner aux services de sécurité de l'unité de fermer tous les bureaux ainsi que la pointeuse. «Aussi, quand nous nous sommes présentés à l'unité aujourd'hui, nous avons trouvé toutes les portes fermées». Le directeur général de l'entreprise, M. Ahmed Cherbiti, interrogé dimanche par l'APS, avait réfuté tout accord conclu entre le syndicat et l'administration sur une PRC de 25% avec effet rétroactif à partir de 2008. L'accord contenu dans la convention collective prévoit que la PRC «sera établie à l'avenir», sachant que le taux de cette prime telle qu'elle est définie dans le décret en question «varie entre 5 et 25», selon la situation financière de l'entreprise», a-t-il dit. Concernant la revendication relative à l'augmentation des salaires de 21%, il a souligné que durant la semaine passée, «une augmentation de 16% a été décidée avec effet rétroactif à partir de janvier 2010». Le responsable a précisé que la réunion de la tripartite «a fixé une augmentation des salaires allant entre 5 et 21% et non systématiquement à 21%», soulignant que le conseil d'administration de l'entreprise, prenant en compte le pouvoir d'achat des travailleurs, avait décidé une augmentation de 16%, et ce même si l'entreprise connaîtra fin 2011 un déficit financier». La Messagerie express compte 5 unités, Bab El-Oued, Constantine, Ghardaïa, Oran et Béchar, outre le siège de l'entreprise sis à El-Biar (Alger).