Après l'Adn, matériel héréditaire, ceux sont les gènes que les jnoune peuvent aujourd'hui décrypter. Pendant que les nôtres avec fougue, mel foug el balcon, sans pudeur, à longueur de temps, se penchent pour rire des passants. «Chouf, chouf, on dirait qu'il mange de l'herbe en guise de steak». Réflexion de jnoune. Ces jnoune, derrière leur compte bancaire, ne comprennent pas pourquoi certains rêvent d'un avenir décent pour leurs enfants. Des enfants qui, galou, seront destinés au lavage de voitures que conduiront des petits tout droit descendus de leurs tribunes héritées, et à l'essuyage du parterre lorsque ces derniers viendront déverser leurs incivilités. C'est sans doute un véritable problème de gènes. Ce qui les tue aujourd'hui, c'est que nous refusons de tendre la main et leur seule consolation c'est que, galou, nos enfants le feront. Jnoune ya khouya jnoune ! Hé oui, ces nouveaux saigneurs, qui ne doivent leur émergence et leur droit à la promenade dans les couloirs de la République qu'à leurs «problèmes génétiques», pensent avoir réussi. Ils sont certains que leur génie de jnoune est à l'origine de leur ascension. «C'est moi Bénali bien dégourdi » disait la chanson populaire. Ils semblent oublier que le singe plus il monte, mieux on voit son derrière. Ils semblent oublier qu'ils ne sont arrivés à se hisser jusqu'aux balcons de la «sauciété» que par la grâce du seul mécanisme de mouvement mis à leur disposition par papi ou tonton : la glisse à travers les dédales du passe-droit, de l'incorrect, de l'illégal, de la rapine et de l'opportunisme. Ces jnoune oublient qu'ils sont une insulte au bon sens, que les gènes peuvent aussi causer la démence. Et que cela ne peut déboucher que sur le refrain de la chanson populaire «c'est moi Bénali bien dégourdi» que nos enfants, à l'unisson, à tue-tête, reprendront en chœur. Sans gène.