Le bilan rendu public par la gendarmerie nationale concernant les accidents de la circulation en l'espace d'une décennie fait état de 37.000 morts et 442.000 blessés. Le nombre de décès atteint les 45.000 si l'on inclut ceux enregistrés par la police. Ces chiffres alarmants ont été communiqués jeudi sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale par le colonel Daoui Chenouga, chef de la division de la sécurité routière au commandement de la gendarmerie nationale qui précise que parmi les blessés, nombreux sont ceux qui ont gardé des séquelles et que le nombre de morts est équivalent à celui de 5 communes de l'intérieur du pays. Pour la seule année 2011, les services de la gendarmerie nationale ont enregistré 25.023 sinistres qui ont occasionné 3.831 morts, dont 485 enfants, et près de 45.000 blessés, soit une moyenne de 69 accidents par jour, 10 morts et 123 blessés. Le même officier a révélé que la période qui enregistre le plus d'accident, reste la saison estivale. Abordant l'impact de tous les dispositifs préventifs et répressifs qui ont été mis en œuvre, M. Chenouga a estimé, tout en mettant l'accent sur le fait que la gendarmerie nationale applique la loi, que la réduction du nombre d'accidents est avant tout une affaire de tous et nécessite une prise de conscience des autorités en charge, des pouvoirs publics ainsi que des citoyens. Il a par ailleurs imputé les accidents de la route essentiellement aux conducteurs à hauteur de 80%, alors que les piétons le sont qu'à 8%, l'état des routes à 3% et enfin les défaillances techniques des véhicules à 6%. Concernant la nature des infractions, M. Chenouga énumère le défaut de maîtrise du véhicule avec un taux de 24%, l'excès de vitesse à hauteur de 21%, les dépassements dangereux avec 10% et enfin l'imprudence des piétons avec 8%. Au plan de la concentration des sinistres, l'officier note que 89% ont eu lieu au nord du pays avec cependant une disparité entre les wilayas. Sétif, Alger, Oran, Mascara et Batna ont occupé durant l'année écoulée le «podium». S'agissant des catégories de véhicules, il ressort que la palme des accidents mortels revient sans conteste aux véhicules de transport de voyageurs et ceux des marchandises (39% des décès). Partant du principe que le facteur humain demeure le plus déterminant, la question de la qualité de la formation s'impose comme étant un axe prioritaire en vue de réduire ce fléau. A ce titre, l'invité de la radio se réfère à une étude de l'université d'Alger datant de 2007 à la demande du centre national de la sécurité routière autour de la formation et qui a conclu que les conditions de formation ne sont pas réunies aussi bien chez le candidat, le formateur que l'examinateur. La même étude a également retenu que les objectifs de la formation ne sont pas déterminés et que les moyens utilisés par les auto-écoles tels les simulateurs de conduite sont limités en déplorant, à titre d'exemple, l'absence de circuits adaptés pour la formation. M. Chenouga a révélé que les conducteurs ayant acquis nouvellement leurs permis, soit moins de deux ans, sont impliqués dans des accidents avec un taux de 37%, alors que ceux relativement plus anciens (plus de 5 ans) ne le sont qu'à hauteur de 20%. S'agissant des radars, M. Chenouga a révélé que depuis l'installation des 580 radars, quelque 100.000 véhicules ont été flashés avec une vitesse de 180 km/heure.