Depuis quelques années, la télévision et l'Internet constituent probablement, les «espaces de détente» les plus fréquentés par de très nombreux écoliers et collégiens en mal de loisirs, pendant leurs vacances scolaires. Plutôt que de courir à travers les rares jardins publics, de jouer aux manèges de quartiers qui, malgré l'indigence des installations, ont le mérite d'exister, ou de s'adonner à quelques exercices sportifs sur les terrains de sports de proximité, beaucoup de ces vacanciers préfèrent rester à la maison pour suivre les programmes diffusés par les chaînes pour enfants ou s'adonner à des jeux on line sur le P.C familial. Et quoiqu'on puisse en penser, le câble et l'ADSL proposent un large éventail de divertissements et d'amusements propres à satisfaire le plus capricieux des chérubins et le plus exigeant des adolescents. Ce qui, compte tenu des dangers que la rue présente aujourd'hui, n'est pas pour déplaire aux parents même si ceux-ci aimeraient bien que leurs enfants prennent un bol d'air. Mais, en la matière, on ne peut pas dire que la wilaya d'Oran offre à ses habitants d'intéressants espaces de loisirs et de divertissements et il suffirait d'une journée - les mauvaises langues disent une matinée - pour en faire le tour et rentrer chez-soi. Par ordre d'importance, il y a, pour commencer, l'incontournable Parc d'attractions d'El Hamri qui - s'il continue toujours à recevoir de nombreux visiteurs hors wilaya - n'a jamais su se renouveler, perdant ainsi une grande partie de sa magie en même temps que quelques manèges ; le zoo «Arche de Noé» qui, malgré les efforts entêtés de ses responsables, peine à assurer le minium de ce qui est attendu d'un parc zoologique, dans une ville comme Oran. On peut également citer le petit parc de Miramar dont les rares manèges ont du mal à absorber l'importante affluence induite par l'absence d'autres aires de loisirs pour enfants dans le voisinage. D'autres espaces de détente existent dans les quartiers mais ils demeurent loin de répondre à une demande de plus en plus croissante et surtout, de plus en plus exigeante. Des efforts ont naturellement été déployés ces dernières années pour combler le vide abyssal en matière d'espaces de détente (tout récemment un espace a même été aménagé près de la bibliothèque communale d'Oran) mais, au vu des infrastructures réalisées (majoritairement de petits manèges de proximité et des terrains polyvalents), des projets annoncés en attente de construction (parc zoologique de Canastel, par exemple) les résultats restent très mitigés et la population espère une politique plus offensive en la matière : «Aujourd'hui, nous pouvons grâce à Internet prendre connaissance des loisirs mis à la disposition des citoyens dans les autres pays», estime cette jeune mère de famille. «Il n'y a qu'à taper loisirs et détente sur Google pour prendre la mesure de l'indigence qui est la nôtre !!» Et en l'absence d'une vie culturelle animée et attractive, les adolescents (que les rencontres de football rebutent) n'ont, pour leur part, d'autres choix que d'inventer leurs propres loisirs dans les cafés, les pizzérias, les salons de thé ou à la maison : «Où veux-tu aller ? s'interroge l'un d'eux. Il n'y a pas de cinéma, pas de concerts de musique, pas de théâtre intéressant. Nous n'avons qu'Internet, la télévision ou les rencontres avec les amis» Décidément, les infrastructures de loisirs à Oran ne sont pas de taille à lutter contre une ligne ADSL et un démo numérique