En plus des trois formations qui se sont partagées les 18 sièges de la wilaya d'Oran, nous avons sciemment rangé le FC d'Abdelmajid Menasra, le PJD de Djaballah dans la catégorie que nous avons intitulée «les partis traditionnels». Ces deux leaders politiques islamistes ne sont pas des novices par rapport à la scène politique nationale d'un côté et d'un autre, ils se disputent le même réservoir électoral communément connu par l'électorat islamiste. Ainsi donc, dans cette première catégorie nous avons mis sur le même pied d'égalité, indépendamment des scores réalisés, le FLN, le RND, le PT, le FNA (un parti qui a siégé dans la défunte assemblée et qui se retrouve avec 9 sièges au niveau national), l'Alliance de l'Algérie Verte (AAV), le FC et le PJD. Le premier gagnant est le FLN qui a créé la grande surprise en arrachant 12 sièges sur les 18, c'est-à-dire 66% des sièges. En chiffres, le FLN a obtenu 66.064 voix. Ce chiffre mis en relation avec le nombre global du corps électoral de toute la wilaya donne la proportion suivante : 6,57%. Avec ce taux, le FLN se trouve majoritaire à Oran. On touche là une des conséquences de la loi électorale dite proportionnelle adoptée par la défunte assemblée et à laquelle ont souscrit tous les partis en lice, y compris ceux qui récusent aujourd'hui ce scrutin. Comparant ce chiffre avec une autre donnée, celle des voix exprimées, c'est-à-dire 331.118 voix, qu'on obtient après la soustraction des bulletins nuls du nombre global des votants. Ainsi on obtiendra le taux suivant : 50,12%. Dit autrement, un peu plus de la moitié des citoyens qui ont voté partisan ont accordé leur voix au FLN. Même cette proportion ne traduit pas les deux tiers des sièges que l'ex parti unique s'est adjugés. Avec 18.260 voix pour le RND et 18.216 voix pour le PT, ces deux formations se sont retrouvées ex-quo avec trois sièges pour chacune. Ce nombre de voix représente à peine 1,81% du corps électoral global de la wilaya et 5,51% des voix exprimées. Les caprices de la loi des 5% obligatoire pour pouvoir prétendre à un siège fait que le FNL, avec 14.121 voix se retrouve sans sièges et le PT, le dépassant d'à peine 4.000 voix obtient trois sièges. Toujours en ce qui concerne les partis que nous avons qualifiés de « traditionnels » l'AAV vient en quatrième position avec 12.517 voix, suivie par le FNA avec 9.215 voix. En dernier, nous relevons le FC avec 7.085 voix et le PJD avec 6.938 voix. Les trois partis d'obédience islamiste n'ont obtenu en fin de compte que 26.540 voix, ce qui représente 8,01% des voix exprimées et 2,64% de tout le corps électoral de la wilaya. Doit-on pour autant conclure qu'Oran a tourné le dos aux islamistes ? S'agissant du FNA, qui a fait trop parler de lui au départ de la campagne électorale, il n'a obtenu que 9.215 voix. Ce qui représente 2,78% des voix exprimées et 0,97 % de tout le corps électoral de la wilaya. Signalons qu'une liste indépendante a réalisé un meilleur score que celui du parti de Moussa Touati.