Les amis oranais de l'abbé François Esposito, mort il y a quarante jours à Aix-en-Provence, se sont retrouvés hier à midi et demi ? au Centre Diocésaine à Oran, pour lui rendre hommage. Une occasion pour remémorer cet ecclésiastique, natif d'Oran. En effet, François Esposito a vu le jour le 2 juin 1930 ? au quartier de Delmonte. Il est issu d'une famille d'origine espagnole et très pauvre puisque son père était vendeur d'eau à Mdina Jdida, selon un témoignage rédigé par le Père Emmanuel Lebrun et publié dans « Le Lien » un journal interne du Diocésaine. Pour preuve du dénuement de sa famille, ce père signale la mort d'une de ses sœurs de scarlatine, aux débuts de la Seconde Guerre mondiale. Ses parents ne pouvaient pas prendre en charge son instruction mais heureusement que la générosité de ses voisins lui avait permis de rejoindre le Petit Séminaire d'Oran où il a décroché son bac. Son service militaire de deux ans, il le passe au Maroc en tant qu'officier. Devenu prêtre à l'âge de vingt-sept ans, il partira à Toulouse pour préparer une licence en mathématiques. Diplôme qu'il décrochera au bout de trois ans d'études et avec brio. Il revient à Oran quelque temps avant l'Indépendance et sera nommé professeur de mathématiques au Petit Séminaire. Il sera obligé de quitter Oran au printemps 1962, sur ordre de Mgr Lacaste qui lui reprochait d'afficher trop ses points de vue politiques. Mais cet « exil » à Toulouse ne durera pas plus de six mois, puisqu'il sera de retour à Oran, sa ville natale, à l'automne 1962. Il sera nommé professeur de mathématiques au collège d'Eckmühl parallèlement à sa nomination en tant que curé à la paroisse de Saint Hubert. Tous ceux qui l'ont connu reconnaissent son humilité, son caractère affable et surtout sa propension toute naturelle à se ranger du côté des démunis. Dans ce sens, on rappelle les sorties, appelées « la journée de la plage », qu'il organisait au profit des familles pauvres à qui il louait des cars pour les faire profiter de la mer. Cette entreprise avait recueillie énormément de succès auprès des populations à l'époque. En 1965, il obtient la nationalité algérienne et de Saint Hubert il passe au Diocèse de Saint Eugène. Il quittera l'Algérie dans les années 1972 pour l'Espagne puis l'Amérique Latine, à Lima plus exactement. En 1981, il s'installe en France à Aix-en-Provence où il restera jusqu'à la fin de sa vie. Ce que l'abbé François Esposito a toujours regretté est le fait que l'Eglise n'a jamais accordé de reconnaissance au clergé oranais pied noir. Il a toujours estimé que c'est cette absence de reconnaissance qui a poussé les membres de ce clergé à quitter l'Algérie durant les premières années de l'Indépendance.