Le phénomène de la consommation de la «chicha» dans les cafés et les lieux publics semble prendre de l'ampleur surtout parmi les jeunes. Le nombre de cafés qui servent des narguilés progresse de mois en mois. Il existe en fait une trentaine de cafés proposant la «chicha» qui est composée de 25% de tabac mélangée à de la mélasse et un arôme de fruits. Cette sensation agréable parfumée trompe tous ceux qui fument la «chicha», car ils n'imaginent pas que les nombreux produits toxiques inhalés peuvent avoir des effets sur la santé. Contrairement aux idées reçues, fumer la «chicha» est très nocif pour la santé. Fumer le narguilé provoque une augmentation du risque de cancers, de bronchites chroniques, ou de problèmes cardiovasculaires. Plus préoccupant, la consommation du narguilé expose à des risques de transmission microbienne, comme la tuberculose, car les fumeurs utilisent le même embout. Le tiers des nouveaux cas de tuberculose recensés, ces derniers mois à Oran, serait directement lié à la consommation de la «chicha». La consommation du narguilé serait parmi les causes du retour en force de la tuberculose, une maladie réémergente qui fait des ravages parmi certaines franges de la population à Oran. Le taux d'incidence et de prévalence de cette maladie dans la wilaya d'Oran reste au-dessus de la moyenne nationale. Il est ainsi à 0,8 sur 1.000 contre une moyenne nationale de 0,5 sur 1.000. La wilaya d'Oran est classée au deuxième rang des wilayas les plus touchées en Algérie par la tuberculose. Le retour en force de la tuberculose à Oran est dû également à d'autres facteurs et en particulier le manque de traitement intensifié et l'absence de prise en charge adéquate des personnes contaminées. En 2009, la tuberculose avait coûté la vie à 13 personnes. La progression du sida est également parmi les causes de la propagation de la tuberculose. Un sidéen a cinquante fois plus de risque de développer une tuberculose active. Pour revenir à la consommation de la «chicha», de récentes recherches viennent de révéler que l'augmentation du monoxyde de carbone expiré à la fin d'une «chicha» équivaut à celle observée lors de la consommation de deux paquets de cigarettes. 30 à 50 bouffées de «chicha» inhalées sur une durée moyenne de 1 heure équivalent à 2 paquets de cigarettes. Le taux de monoxyde de carbone inhalé dans le narguilé est 7 fois supérieur que dans la fumée d'une cigarette. La fumée d'une «chicha» délivre autant de pollution au monoxyde de carbone (CO) que 15 à 52 cigarettes.