Depuis quelques mois, le narguilé profite d'un effet de mode parmi les jeunes et se répand de manière inquiétante. La majorité des utilisateurs de chicha ne consomme pas régulièrement des cigarettes et n'envisagent pas d'arrêter de consommer le narguilé. Selon une étude réalisée par l'OMS, une heure de la chicha est l'équivalent de 100 à 200 cigarettes. Elle révèle, également, que le fumeur de narguilé est plus exposé à la nicotine, au monoxyde de carbone et à d'autres toxines que le fumeur de cigarettes Après la mode du tabac à rouler, pour son moindre coût économique, ce sont maintenant les cafés à chicha qui sont en vogue dans les villes bordjiennes. Cet engouement semble dicté par la mauvaise image actuelle de la cigarette. Fumer est, maintenant, perçu comme dégradant. Ca jaunit les dents, ça ternit la mine, ça pollue les lieux… Depuis quelques mois, le narguilé profite d'un effet de mode parmi les jeunes et se répand de manière inquiétante. La majorité des utilisateurs de chicha ne consomme pas régulièrement des cigarettes et n'envisagent pas d'arrêter de consommer le narguilé. Beaucoup de jeunes qui n'auraient eu aucune envie de fumer la cigarette, cèdent au plaisir du narguilé. “Fumer le narguilé est l'occasion de passer une soirée calme entre amis ou de se détendre après les examens”, explique Slimane, 22 ans, chômeur et fan du CABBA, en tirant sur son narguilé au parfum de fraise. “Le but n'est pas de fumer pour satisfaire une dépendance ou calmer une anxiété, comme dans le cas de la cigarette, mais de prendre le temps de se parler et de s'écouter en se tendant, fraternellement et symboliquement, le tuyau d'aspiration parfumé”, justifient les jeunes “chicheurs”. Depuis peu de temps, les “cafés-narguilés” font leur apparition dans la ville, preuve de l'engouement des Bordjiens pour ce mode exotique de consommation de tabac. “Chaque soir, surtout durant ce mois de Ramadhan, je refuse jusqu'à 20 personnes”, raconte un propriétaire d'un narguilé-café. Si le goût sucré et exotique de la fumée séduit les consommateurs, peu connaissent sa toxicité comme le montre plusieurs études réalisées sur la consommation de la chicha. Le principe est simple. Le charbon chauffe le tabac, la fumée est aspirée dans la cheminée, filtrée par l'eau pour traverser le tuyau souple et finir dans la bouche. La suite du parcours est le même qu'une bouffée de cigarette. Les études concluent que l'eau, contrairement à la rumeur, ne filtre pas les produits nocifs issus de la combustion du charbon et de la distillation du tabac. Certes, en circulant dans l'eau du narguilé, la fumée de tabac est moins irritante pour les voies respiratoires. En revanche, l'humidification ne piège pas les goudrons ni l'oxyde de carbone. Pis, ces substances sont inhalées en bien plus grandes quantités que lorsqu'on fume une cigarette car la chicha oblige à inspirer beaucoup plus fort, ce qui fait que les substances pénètrent plus profondément dans les poumons. C'est peu dire, car le volume inspiré équivaut à celui inhalé lors de la consommation d'une cigarette entière, soit l'équivalent de 15 bouffées. Selon une étude réalisée par l'OMS, une heure de la chicha est l'équivalent de 100 à 200 cigarettes. Elle révèle, également, que le fumeur de narguilé est plus exposé à la nicotine, au monoxyde de carbone et à d'autres toxines que le fumeur de cigarettes. Même sans fumer le narguilé, les personnes qui se trouvent aux alentours subissent un tabagisme passif très intense. L'intensité de l'intoxication équivaut à fumer soi-même une cigarette. Les dégâts causés aux gencives, parodontose, bien que communs à toutes les formes de tabagismes, sont dans le cas du narguilé particulièrement importants Le risque bactérien est aussi important. Des cas de tuberculoses dus à une contamination des tuyaux ont été cités. Fumer le narguilé entre amis, c'est comme se régaler à trois ou quatre d'un délicieux couscous, en utilisant une seule cuillère pour tous, que l'on se repasse de l'un à l'autre... C'est convivial, c'est indéniable mais non hygiénique ! En conclusion, la chicha tue aussi… Les spécialistes de la santé estiment qu'il faut mettre en place une campagne d'information pour les jeunes en toute urgence. Chabane Bouariss