Où sont passés les vaccins pour nourrissons promis par le ministre de la Santé? Une tension caractérise ces dernières semaines, l'indisponibilité des vaccins pour bébés au niveau des structures de santé publique de la ville. « On n'a pas de vaccins ! Revenez dans 20 jours. On vous donnera peut-être un rendez-vous», lance sèchement cette paramédicale, d'un EPSP de l'ouest de la ville, à ce jeune couple venu pour vacciner leur bébé. Des vaccins, inscrits pourtant dans le calendrier national de vaccinations, sont introuvables dans de nombreux établissements sanitaires de la ville. «Dans certains EPSP, les vaccins pour nourrissons sont introuvables, alors que d'autres EPSP sont approvisionnés au compte- gouttes. Nous nous sommes rendus dans plusieurs cliniques pour vacciner notre bébé de deux ans, mais en vain», affirme une jeune mère rencontrée à la sortie de la clinique de la rue de Toulouse au centre-ville. Les parents, qui sont ballottés d'un centre de santé à un dispensaire de proximité, rentrent, généralement, chez eux déçus. Ces perturbations dans l'approvisionnement des EPSP ont chamboulé le calendrier de vaccinations des nourrissons. Des paramédicaux interrogés sur cette énième pénurie mettent en cause des retards dans les contrôles de conformité des vaccins généralement importés par l'Institut Pasteur d'Europe. «L'approvisionnement serait retardé par les tests effectués sur chaque série de vaccins importés de l'étranger», confie cette infirmière. Les contrôles sont menés par l'Institut Pasteur, le laboratoire de toxicologie d'Alger et le laboratoire de contrôle des produits pharmaceutiques. Chaque série de vaccins est soumise à des contrôles rigoureux pour vérifier que le vaccin ne comporte pas des composants chimiques pouvant nuire à la santé des bébés. Des sources sanitaires autorisées, contactées à ce propos, ont refusé de commenter le sujet. «Il faut voir avec le ministère de tutelle», affirment les mêmes sources. Pour rappel, le DG de l'Institut Pasteur, Pr Mohamed Tazir, avait déclaré il y a quelques semaines que le stock des vaccins est disponible pour au moins six mois. «Nous sommes à l'aise actuellement, nous menons bien le programme de vaccinations, avec en prime une autonomie de deux à six mois dans nos stocks actuels, et une autonomie de deux à cinq mois pour les vaccins qui vont arriver dans quelques jours», a-t-il soutenu lors d'un point de presse tenu à Alger. La vaccination reste l'une des meilleures armes pour lutter contre diverses maladies qui touchent encore une large proportion de la population. Elle permet ainsi d'éviter la propagation de ces pathologies dont les coûts de traitement sont onéreux. On peut prévenir de nombreuses maladies infantiles grâce aux vaccins, généralement, recommandés pour les enfants. Depuis l'introduction généralisée des vaccins en Algérie, des maladies telles que la poliomyélite, la rougeole, la diphtérie, la coqueluche ont régressé de 85 à 95%.