Les habitants de la cité Békira, située à quelques kilomètres du centre-ville de Constantine et dépendant administrativement de la commune de Hamma-Bouziane, viennent d'emboîter le pas à ceux des quartiers et agglomérations, souffrant d'un problème de transport public aigu. Hier, sur les ondes de la radio régionale de Constantine, ils ont fait entendre leur voix en dénonçant l'insuffisance flagrante des bus qui desservent leur cité ainsi que l'absence totale du service des taxis. Aussi, les plaignants ont pointé du doigt, tout à la fois, le comportement des receveurs de bus, en s'en prenant à leur manque de respect et à l'appétit dévorant des taxieurs clandestins qui profitent de l'aubaine. «Nous souffrons le martyre dans le domaine du transport public, a expliqué un citoyen de ce quartier. Les bus reliant Békira, à partir de l'unique station de Bab El-Kantara, sont en nombre insuffisant après que l'Entreprise publique de transport de Constantine ( ETC) se soit retirée de notre ligne». Et un autre riverain d'enchaîner : «cette situation nous a livré, pieds et poings liés, aux clandestins et aux transporteurs des bus privés, dont certains, ne respectent rien : ni les horaires, encore moins les passagers qu'ils entassent comme des sardines. Pire encore : durant tout le trajet, nous sommes soumis au langage ordurier de certains agents qui ne se soucient nullement de la présence de femmes et de familles. Et ce qui ajoute au désarroi des usagers, c'est qu'il n'y a aucun contrôle sur cette ligne». Interrogé, le directeur des Transports de la wilaya, M. Khélifi Farid, a répondu en substance que la ligne de Békira souffre d'un manque d'investisseurs privés. En ce qui concerne le secteur public, le responsable du secteur a indiqué que l'ETC obéit à un programme de transport spécifique, tracé par le ministère et c'est en vertu de ce programme qu'elle n'est pas présente sur la ligne indiquée. «Pour notre part, a expliqué M. Khélifi, nous n'avons cessé d'encourager l'investissement sur de pareilles lignes pour tout entrepreneur possédant un bus neuf et demeurant soit à Békira, soit à Constantine. Il suffit seulement aux intéressés de prendre attache avec la direction des Transports pour l'obtention du visa d'exploitation sur la ligne ». En ce qui concerne le comportement des transporteurs privés, le DT a rappelé la réglementation en vigueur en invitant les victimes de dépassements à adresser leurs plaintes à la commission de wilaya qui siège à la direction des Transports et qui est compétente pour réprimer toutes les infractions commises dans le domaine du transport, en infligeant à leurs auteurs des saisies touchant leurs véhicules pouvant atteindre jusqu'à un mois, ceci nonobstant les poursuites judiciaires prévues par la loi.