L'application mobile du service Skype de la VoIP (Voice over IP) a récemment remporté le prix le plus prestigieux de la catégorie «Social (Tablet and all other Devices)» lors des Webby Awards 2012. Cette distinction illustre bien la popularité mondiale de ce service dont l'activité essentielle est centrée sur l'acheminement des messages vocaux sur protocole IP (Internet Protocol). La barre des 40 millions d'utilisateurs connectés simultanément a, en effet, été franchie. Créée en 2003 par un Suédois et un Danois, cette société dynamique est née au Luxembourg, à l'issue d'une grande performance technologique à savoir la possibilité de transporter de la voix numérisée sur le canal data d'un réseau GSM en utilisant l'IP. Aujourd'hui, elle assure la messagerie instantanée, la vidéo, le tableau partagé, etc. Et ce sur un important nombre de terminaisons informatiques (Windows, Mac, Linux), de terminaux mobiles intelligents (Smartphones et tablettes) et de téléviseurs connectés sans parler des applications particulières liées aux communications unifiées et aux ramifications offertes par la 3G. Mais, malgré le fort trafic réseau généré par Skype sur l'ensemble des plateformes, ses dirigeants qui visent à atteindre le milliard d'utilisateurs inscrits avant la fin de l'année, refusent toujours de présenter leur société comme un opérateur de télécommunications. Même son acquisition par Microsoft, en 2011, pour un montant de 8,5 milliards de dollars ne semble pas le dévier du statut d'éditeur de logiciel de VoIP. Mieux encore, l'association entre Microsoft et Skype donnera naissance prochainement à une première solution de visiophonie, développée en HTML5 et Java et embarquée directement dans les navigateurs web. Plus besoin donc de télécharger l'application Skype pour bénéficier des services de la VoIP. Le nombre du parc de la clientèle de Skype sera alors quadruplé. Et ce succès, à la fois technologique et économique, constituera également un pied de nez lancé aux autorités de régulation internationales, y compris l'ARPT, qui n'ont toujours pas réussi à lui imposer le payement de la moindre licence d'opérateur. Pour beaucoup d'observateurs, le fait de ne pas être considéré comme un opérateur de télécommunications permet à Skype d'optimiser ses dépenses, d'échapper au financement du service universel et surtout d'éviter de lever le secret sur les puissants algorithmes de chiffrement des communications des utilisateurs. Qui aura alors le dernier mot ?