Une rentrée scolaire catastrophique, c'est ainsi que qualifie le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST) la nouvelle rentrée 2012 / 2013. Pourquoi ce pessimisme ? Le partenaire social avance come premier argument, le boom que connaîtra le troisième palier avec l'inscription à la première année secondaire de deux promotions, les élèves ayant suivi le système fondamental et ceux de la réforme. L'inscription des élèves de ces deux systèmes dans la même année scolaire risque de poser problème estime le syndicat à cause du déficit enregistré en matière d'infrastructures scolaires. «Les capacités pour accueillir tous ces élèves sont insuffisantes. Ce qui va inévitablement conduire au bricolage pour caser ces lycéens», a expliqué hier le représentant du SNAPEST, M. Aous. La solution trouvée à ce problème, souligne ce syndicaliste est la répartition de ces élèves dans des annexes ouvertes dans des CEM et même dans des écoles primaires. Ajouter à cela le problème du manque de laboratoires pour les élèves au niveau des lycées puisque les 4 disponibles au niveau de chaque établissement secondaire seront partagés entre les élèves des deux promotions et aussi les élèves de la 2ème et 3ème année secondaire. «Impossible de satisfaire tout le monde dans ces conditions», nous dira M. Aous. Le surcharge des classes est prévisible vu cette situation, estime le même interlocuteur. Une situation qui va s'accentuer suite aux recours et transferts effectués à chaque début d'année. Concernant l'opération de recrutement dans le secteur de l'Education annoncé par le ministère, le représentant du SNAPEST considère que le nombre de postes est très dérisoire pour assurer un encadrement adéquat au niveau des trois paliers. «Oran a bénéficié de 265 postes alors que les besoins en matière d'encadrement dépasse les 750 postes pour le secondaire seulement». Le SNAPEST demande dans ce cadre d'associer le partenaire social dans l'évaluation des nouvelles recrues et l'élaboration du barème d'évaluation. L'autre problème soulevé par le représentant du SNAPEST est relatif au diplôme exigé pour le recrutement. Si le critère initial était de Bac + 3 pour le primaire, Bac + 4 pour le moyen et Bac + 5 pour le secondaire, avec le système LMD, nous dira notre interlocuteur, le Bac + 4 n'existe plus et à la place il y a le master. Alors quel sort est réservé à cette catégorie de diplômés si leur diplôme n'est pas reconnu par la fonction publique ? Quant aux professeurs de mathématiques, c'est une autre histoire, explique M. Aous. Pour cette spécialité, il est désormais exigé un diplôme en mathématiques. Les ingénieurs et les diplômés en informatique ne sont plus acceptés pour enseigner les maths. «C'est purement de l'esprit bureaucratique», dira le représentant du SNAPEST, «puisque auparavant ces spécialités étaient acceptées pour enseigner les mathématiques. Ils sont aussi compétents que les autres». Pour discuter de tous ces problèmes et bien d'autres, le SNAPEST compte réunir son conseil national une semaine avant la rentrée scolaire et décider des actions à mener.