Durant le week-end écoulé, le complexe de raffinage de Skikda, dont les unités sont en cours de modernisation et d'extension des capacités, dans le cadre d'un projet d'importance confié à la firme sud-coréenne Samsung Engineering Co Ltd pour la bagatelle de 2 milliards de dollars, a été le théâtre d'une subtilisation de câblages de cuivre onéreux mis en place récemment au niveau des sous-stations électriques. En effet, des cadres de la raffinerie, profondément choqués par ces actes assimilables à du sabotage caractérisé, ont tenu à nous faire part de leur témoignage au sujet de ce grave précédent. Juste après l'installation des câbles et avant même leur mise en exploitation, un groupe de malfaiteurs a procédé à la découpe de ces derniers en petits morceaux, servant à l'instrumentation et au transport d'énergie électrique, pour les sortir de l'enceinte de la raffinerie et les écouler sur le marché parallèle, une activité très lucrative par les temps qui courent. Pour faciliter le travail, les malfaiteurs ont procédé à la création d'un véritable atelier clandestin au sein même du complexe, au niveau de la zone torche où sont stockés les matériaux de valeur provenant du démantèlement des anciennes unités. Cet atelier a été soigneusement choisi dans un recoin discret où a été confectionné un trou au-dessous des pipes entreposés sur les lieux, pour se mettre à l'abri des regards indiscrets. Les individus, qui fréquentaient l'endroit depuis plusieurs jours déjà, procédaient à la découpe des câbles, leur dépeçage et leur mise en lots. Durant le week-end écoulé, les malfaiteurs ont été surpris alors qu'ils étaient encore en train de vaquer à leur occupation, à savoir la préparation des bâtons de cuivre issus des câbles pour leur évacuation en dehors du complexe. Le groupe de clandestins, affirment les mêmes sources, s'est dispersé aussitôt mais l'un d'eux fut pris au piège, n'ayant pu sortir du trou servant d'atelier à temps et rattrapé par les agents de la société de surveillance et de gardiennage prestataire de service «2SP». Un lot d'outillages a été également découvert sur les lieux, à savoir des scies à métaux, une cisaille, des rouleaux de scotch et un carton de cutters. L'individu sera remis ensuite aux gendarmes de la brigade de Larbi Ben M'hidi qui a commencé à enquêter sur le méfait dont les échos se sont propagés à toute la plateforme pétrochimique, où l'on s'interroge comment ces malfaiteurs ont-ils pu avoir accès à l'intérieur d'une zone hautement sensible au sein de la raffinerie qui dispose pourtant d'un système de télésurveillance sophistiqué, de clôtures hermétiques et d'agents de sécurité. Un système anti-intrusion qui vient d'être pris en défaut et qui laisse planer beaucoup de suppositions sur l'existence d'éventuelles complicités que l'enquête en cours devra déterminer. De plus, cette importante saignée de câbles va sans nul doute retarder le projet puisque Samsung devra remplacer l'ensemble des câbles détériorés. Cela pose également le problème de la sécurité d'installations névralgiques avec acuité dans la mesure où le système anti-intrusion s'est avéré inopérant pour ce cas précis, du moins ce qui impose le recours à des palliatifs urgents pour corriger cette anomalie de taille.
