La reprise du troisième championnat professionnel de Ligue 2, prévue après-demain vendredi, est vivement attendue par les sportifs. Ce qui nous intéresse au plus haut point, c'est de savoir comment vont réagir les joueurs après un arrêt pendant une période record de quatre mois et sept jours, soit un total de 130 jours. Selon des spécialistes en la matière, ce sera très difficile pour les joueurs et les entraîneurs. Dommage que ceux qui ont décidé cette très longue trêve n'ont pas consulté les hommes de terrain, d'autant plus que même la DTN n'a pas été associée à la prise de décision. Cette dernière pourrait avoir des conséquences néfastes sur le comportement des équipes en cours de saison, car il n'est pas évident du tout de maintenir en forme des footballeurs sans compétition durant une aussi longue période. A la veille du début de la compétition, l'heure est au bilan de la phase préparatoire d'avant-saison, d'autant plus que les équipes n'ont pas bénéficié de la même charge de préparation. Ceci dit, toutes les formations partent dans l'inconnu et sont sur le même pied d'égalité à propos des objectifs assignés. Des surprises ne sont pas à écarter, des déceptions aussi. Comme il y a des signes qui ne trompent pas en football, il est fort probable que le CRB Aïn Fakroun jouera les trouble-fêtes au moment où d'autres grosses cylindrées risquent de passer à côté. Une remarque: deux équipes, le MCS et le NAHD, ont changé d'entraîneur avant même que ne débute le championnat. Le MOC est le club qui a recruté le plus grand nombre de nouveaux joueurs. Trois entraîneurs étrangers seront présents lors du prochain challenge, le Brésilien Alvès (MOC), le Suisse Zermatten (USMAn) et le Français Delpech (SAM). MOC-ASK-USMAN : UN TRIO DE CHOC C'est incontestablement, le MOC, le premier club à avoir entamé l'opération recrutement, qui est considéré comme le favori numéro un de cette épreuve au vu du renfort de qualité et en quantité effectué durant l'inter-saison. Au sein du Mouloudia, on donne l'impression d'avoir retenu les leçons du passé en engageant des joueurs chevronnés capables de subir la pression et faire face aux dures exigences de l'accession. Les Mocistes sont donc idéalement placés pour rejoindre l'élite, à condition que les responsables du CSA et ceux de la SSPA tirent sur le même sens et que chacun ne dépasse pas ses prérogatives. A Annaba, l'après-ère Menadi a commencé, mettant fin à certains réflexes. Les «Tuniques Rouges» espèrent que ces changements soient porteurs d'espoir afin de réintégrer la Ligue 1 qu'ils ne devaient pas quitter si le club aurait été géré d'une manière rationnelle. Les nouveaux responsables ont préféré la piste étrangère en confiant la barre technique à Zermatten et un recrutement de choix dans l'espoir que les nouvelles recrues répondent à l'attente du public annabi. Les Bengorine (ESS), Benhamou (ESS), Abed (CABBA) et Zaâboub (ESS) sont donc avertis. Du côté de l'ASK, le ciel s'est quelque peu éclairci après de longs moments de turbulences pour la prise du pouvoir. A présent, les Khroubis ne jurent que par l'accession. L'entraîneur Belaribi et son compère M'himdet sont investis d'une lourde responsabilité, mais c'est jouable si l'on tient compte de l'effectif qu'ils ont sous la main avec des joueurs venus d'autres cieux, à l'image du quatuor nahdiste Mellouli-Abbas-Hafid-Ouhada, Gaouaoui, Abdeslem (ASO), Herbache (USMAn), Douadi (MCEE) MCS-NAHD-USMB-MOB-ASMO: DES OUTSIDERS AUX DENTS LONGUES Ces cinq formations sont appelées à se mêler à la course a l'accession, mais certaines circonstances pourraient les empêcher d'atteindre leur but. Le MCS a perdu de nombreux joueurs, et non des moindres, durant l'inter-saison, ce qui a contraint les responsables, pour équilibrer le budget, à changer de politique en matière de recrutement en engageant des éléments susceptibles de donner un plus mais abordables sur le marché. Au NAHD, les conflits personnels risquent encore de nuire à sa bonne marche pour retrouver son lustre d'antan. Le coach Zemiti, ayant déjà claqué la porte, a été remplacé au pied levé par Aït Djoudi. Ce dernier parviendra-t-il à répondre à l'attente de l'exigeant public nahdiste ? L'ex-entraîneur de la sélection olympique, qui a opéré des remaniements dans la composante titulaire, est attendu au tournant. A Blida, l'USMB a vécu une crise sans précédent qui a failli déboucher sur le dépôt de bilan n'était-ce encore une fois l'intervention de Zaim qui a sauvé le club d'une disparition qui se dessinait à l'horizon. Le président blidéen a dû effectuer une véritable course contre la montre pour engager de nouveaux joueurs et nommer un staff technique composé de Akli et Menad Salim. Mais les Blidéens appréhendent la reprise tardive des entraînements, ce qui pourrait leur être préjudiciable. Conscients de cette donnée, les responsables techniques ont élaboré un programme de travail pour combler ce déficit mais ceci ne les empêche pas d'être considérés comme des favoris à la montée. Le MOB, quant à lui, reste imprévisible et capable de tous les exploits et de tous les défis. La stabilité dans le staff technique avec le maintien de Rahmouni et Moussouni est un avantage considérable avec en plus l'arrivée de nouveaux éléments qui pourraient donner une plus grande assise à l'équipe. C'est le but recherché par les dirigeants de l'ASMO par rapport au recrutement effectué. Treize joueurs ont été engagés et les avis divergent sur la qualité et la disponibilité des nouvelles recrues. En tout cas, l'entraîneur en chef Chérif El-Ouazani et ses deux adjoints, Bouha et Meguenni Fayçal, semblent satisfaits. Le nombre insuffisant de matches de préparation reste un handicap de taille pour le staff technique pour connaître davantage les aptitudes actuelles de leurs joueurs appelés à débuter le championnat. Alors, l'ASMO réussira-t-elle à réaliser le rêve et faire revenir son public ? C'est la question que l'on se pose du côté des fans asémistes. OM-ESM-SAM-CRBAF : JOUER LES TROUBLE-FETES Ces quatre formations sont capables du meilleur comme du pire. A Médéa, l'OM ne veut pas se contenter du maintien et force le respect. Le nouveau président Lahlou (ex-NAHD) et le revenant Kourdi (ex-SAM) ont un point commun: ils sont tous les deux ambitieux. En tenant compte de la préparation et des moyens mis à la disposition de l'équipe, on peut dire sans risque de nous tromper qu'il faudra compter sur les Médéens cette saison. C'est le même cas de figure pour les Mostaganémois de l'Espérance où Belgherbi (transfuge du SAM) est annoncé comme la révélation. Avec la venue des Guariche Ryad (USMH), Bouziani (JSMT), Yazid (MOC), l'ESM semble avoir fière allure en attaque, il reste au coach Osmane à trouver le bon équilibre et que les nouveaux dirigeants se penchent davantage sur le volet financier, car une accession nécessite une manne importante. C'est le cas également du SAM qui s'enfonce au fil des années dans une crise financière sans précédent. Un autre handicap, le coach français Delpech part dans l'inconnu dans un championnat qu'il ignore totalement. Aussi, les Samistes en général doivent mettre un terme à la guerre des clans pour permettre au SAM de revenir au premier plan. Quant au recrutement, à Mohammadia, on n'a pas dérogé à la règle en engageant de jeunes joueurs manquant d'expérience mais à la qualité reconnue. Par ailleurs, le promu, le CRB Aïn Fakroun, au vu du nombre de matches amicaux et de la qualité du recrutement, peut réserver des surprises. Avec le vieux briscard Kab, l'attaquant Bourahli (ex-CAB et WAT) et les autres nouvelles recrues, le coach Nabil Neghiz, maintenu à son poste, le CRBAF semble disposer de solides arguments à faire valoir lors du prochain exercice d'autant plus que ses joueurs ne sont nullement complexés pour, pourquoi pas, rééditer l'exploit de la saison écoulée. MSPB-ABM-RCA-CRT: OBJECTIF, LE MAINTIEN C'est l'indécision qui règne pour ces équipes. Le Mouloudia de Batna a l'intention de ne pas brûler les étapes . Le MSPB est revenu à la raison en tenant compte de la réalité pour viser le long terme. Avec des jeunes joueurs manquant cruellement de métier, le Mouloudia est appelé à jouer le maintien en attendant. C'est le même objectif recherché par l'ABM qui a évité de justesse la relégation la saison écoulée. Avec la venue du nouveau coach Halim Bouarara (ex-CAB), l'Amal Merouana veut éviter le scénario des saisons précédentes, comme en témoigne le recrutement des Leblalta (MSPB), Ghenaya (UST), Meziani (MOC), Guerra (USMAB), Guenifi (RCK), Nemdil (IRBH), Nezzour (MCEE) et bien d'autres nouveaux éléments. Le RC Arba, lui, a bien préparé sa saison sous la houlette de son entraîneur Samir Boudjaârane. Les Noubli (NARBR), Houait (ESG), Rait (OM), Boutnef (OM), Toual (goal ASK), Harrouche (PAC) sont venus renforcer l'effectif et semblent bien intégrés pour atteindre les objectifs assignés par la direction. Enfin, le CRT a étonné plus d'un après que les nouveaux dirigeants eurent confié la barre technique à Arezki Amrouche (ex-USMB). Les Témouchentois devront travailler très dur pour rattraper le temps perdu du moment qu'ils ont entamé tardivement la préparation, et ce pour éviter toute mésaventure.
