Quelques jours après la disparition de l'inimitable Fréha, la ville d'Oran vient de perdre l'un de ses meilleurs fils, en la personne de Rezzoug Belarbi, qui a consacré toute sa vie à la boxe. On ne le reverra plus au café des Arcades, face au cinéma Maghreb, où il rencontrait ses amis Fenoun, Cheraka et Larbi. Ancien champion d'Afrique du nord poids légers, Rezzoug a tenté sa chance en France en embrassant la carrière professionnelle, mais dès le déclenchement de la révolution du pays et pour échapper à la police française il est rentré en Algérie en même temps que le grand Arroumia Ali. Belarbi Rezzoug allait connaître une superbe carrière d'entraîneur de boxe, au sein du MCO et de l'ASMO où il fut à l'horizon de l'éclosion des grands champions Moussa et Bouchiche. Sur le noble art, grande passion de sa vie, il était incollable et intarissable. Il a toujours gardé le contact avec ses anciens coéquipiers et, notamment le regretté Hocine Khalfi son ami d'enfance, ainsi que Hadj Lahouari Godih. D'un commerce agréable et très respectueux d'autrui, Rezzoug aimait la vie, mais regrettait amèrement le déclin de la boxe algérienne. Car sur ce point, il avait une irréductible conception, celle définie par les législateurs de la boxe, qui doit être non un combat de rue, mais « l'escrime des poings », où l'intelligence et la technique devaient primer. Avant de devenir un fidèle commis de l'Etat, Rezzoug a été dans son quartier d'El Hamri, un excellent photographe. Grand sportif, il adorait toutes les disciplines et sa présence le 12 janvier dernier à la rencontre initiée par Mokadem et Chabni, à l'intention des footballeurs des décennies 40/50, aurait été très appréciée. Ce geste noble lui est allé droit au cœur. Il est certain que c'est un homme exemplaire à tous égards qui nous a quittés hier. Son souvenir survivra