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Algérie-France : Quatre accords à signer
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 18 - 12 - 2012

Quatre accords seront, en principe, signés ce jeudi entre des entreprises publiques algériennes et des en treprises privées françaises lors du forum d'affaires qu'organiseront conjointement le FCE et le Medef à l'hôtel Sheraton d'Alger.
Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) que préside Reda Hamiani sera présent en force ce jeudi à l'hôtel Sheraton pour accueillir près d'une quarantaine de patrons d'entreprises françaises affiliées au Mouvement des chefs d'entreprises françaises (Medef) avec à leur tête Parisot.
Des responsables et des hommes d'affaires algériens n'attendent pas ce rendez-vous avec enthousiasme. «Le parrainage du FCE n'est qu'un habillage d'un événement où seront signés des accords entre l'Etat algérien et des entreprises privées françaises», commencent-ils par relever. Ils affirment alors que «les négociations pour les quatre accords ont été menées par les ministres de la République algérienne qui avaient en face des hommes d'affaires français». C'est donc l'Etat algérien qui s'engage à «livrer», selon eux, des secteurs stratégiques à des privés français avec en prime la garantie de les laisser avoir «sur le long terme» un véritable monopole. Les accords en question seront signés avec Lafarge (ciment), Sanofi Aventis (produits pharmaceutiques), Biaugeaud (agroalimentaire) et Meda Système (panneaux lumineux). Leurs partenaires sont tous issus du secteur public avec à leur tête le groupe Saïdal et Gica (gérant du portefeuille cimenteries de l'Etat). L'on rappelle que Lafarge est ce groupe qui a réussi à convaincre Orascom de lui vendre les cimenteries qu'il avait achetées auprès de l'Etat algérien. «Ce qui a permis au groupe français d'accaparer 40% du marché national», nous disent des responsables d'institutions qui soulignent que «s'il y a un secteur que l'Algérie ne doit pas privatiser, c'est bien celui de l'industrie du ciment, elle le fabrique mieux que tout le monde arabe et africain. On n'a pas besoin d'avoir des partenaires dans cette industrie et si on doit privatiser on ne doit pas dépasser les 35%, pas plus !» Pourtant, par l'accord qu'ils concluront avec Gica, les patrons de Lafarge pensent, selon des sources informées, «bloquer tout autre investissement étranger dans le secteur national». L'on nous fait savoir que Lafarge produit déjà 4 millions de tonnes à l'Ouest algérien, 2 autres au Centre, à Djelfa, et 500 000 tonnes à l'Est, à Oum El-Bouaghi.
«DES ACCORDS GAGNANT-PERDANT»
«L'accord avec Gica permettra au groupe d'être fortement présent à l'est du pays où il compte produire 5 millions de tonnes sur le moyen terme», nous disent nos sources. Nos interlocuteurs sont persuadés que Lafarge veut accaparer le gisement qu'exploite Gica à l'est du pays, parce que, estiment-ils, c'est l'un des meilleurs et des plus productifs de toute l'Algérie. C'est, pensent-ils, en mettant en œuvre cette stratégie d'exploitation des gisements du pays que le français Lafarge tente de prendre en main tout le marché algérien. Preuve en est, disent nos sources, «l'accord de partenariat de jeudi garantira aux Français 49% des parts, Gica en détiendra aussi 49% et les 2% restants seront concédés à une entreprise nationale privée choisie par les soins de Lafarge lui-même». La règle des 51/49 relève de fait, affirme un haut responsable, «d'une vue de l'esprit d'un gouvernement qui négocie avec des groupes privés français en excluant le privé algérien et en bradant les intérêts du pays». Notre interlocuteur nous fait savoir que «Lafarge a inclus dans l'accord le trading, c'est-à-dire la possibilité d'exporter les excédents de ciment qu'il produira en Algérie». Les hommes d'affaires pensent que par cette clause Lafarge pourra négocier des concessions portuaires pour assurer ses opérations d'exportation. «Le tout lui donnera toute latitude de fixer les prix de vente du ciment pour se garantir une marge maximum de gains financiers», soulignent-ils encore. Il est évident, faut-il le souligner, que le prix du ciment déterminera le coût de réalisation des infrastructures et du logement puisqu'il aura un effet d'entraînement immédiat et direct sur les prix de l'ensemble des équipements.
«UN MONOPOLE DE FAIT»
L'accord que signera Sanofi Aventis avec Saïdal ne semble pas avoir été mieux négocié, selon nos sources. «Le groupe pharmaceutique français veut produire ses propres médicaments alors que la politique de santé de l'Algérie veut que Saïdal se spécialise dans le générique pour que le médicament devienne à la portée des citoyens algériens», nous dit-on. «Le coût des médicaments connaîtra des envolées certaines si on empêche le privé algérien d'investir dans le médicament parce que la finalité de l'accord de jeudi c'est cela, c'est donner, sur le long terme, le monopole aux Français », nous explique-t-on. Les accords avec Biaugeaud, un groupe spécialisé dans l'industrie de l'agroalimentaire, et avec Meda Système, lui dans les panneaux de signalisation électrique, visent aussi l'installation d'un monopole français sur le marché algérien. «L'Algérie a cédé son pétrole aux Etats-Unis, ses services (téléphonie) aux pays du Golfe et son industrie à la France», affirment des responsables. Ils sont persuadés que «l'Algérie n'a aucun intérêt à signer des accords pareils où l'Etat engage sa responsabilité entière avec des privés étrangers».
Ils rappellent que Nicolas Sarkozy comptait arracher au gouvernement algérien 50 milliards de dollars sur les 200 milliards que Bouteflika a réservés à l'exécution de son plan quinquennal. «François Hollande viendra avec le même esprit en visant plus peut-être mais avec la prétention de son prédécesseur en moins.» L'on note que Hollande n'a pas jugé utile de changer d'interlocuteur à l'Algérie. «Jean-Pierre Raffarin travaille pour la France qu'elle soit socialiste ou de droite, ce n'est pas un officiel, ce qui n'engage en rien sa personne.» Ce n'est pas le cas du côté de chez nous puisqu'on souligne que les négociations avec Lafarge ont débuté avec Temmar pour aboutir avec Rahmani, l'actuel ministre de l'Industrie. «Les entreprises publiques ne se sont assurées aucune marge mais elles sont obligées de signer», nous disent nos sources. Les accords ont été conclus pratiquement par le gré à gré «alors qu'il aurait été plus judicieux pour l'Algérie de lancer des appels à manifestation d'intérêt», affirment des responsables. Ils estiment aussi que les dossiers de partenariat notamment celui avec Lafarge auraient dû être examinés en Conseil des participations de l'Etat (CPE), «ce qui n'a pas été le cas». L'on croit savoir que ni le président Bouteflika ni son 1er ministre, Sellal, ne sont convaincus de la pertinence de ces accords. D'autant que Lafarge compte accaparer un secteur énergétivore. «Il compte même payer à un prix d'ami l'électricité qu'il utilisera pour produire le ciment», note un spécialiste. Pourquoi l'accord sera-t-il signé alors ? demandons-nous. «Cherif Rahmani a précipité et presque forcé les choses, il leur a donné l'habillage FCE pour montrer qu'il s'agit de la promotion de la PME», affirme un haut responsable qui ne manque pas de noter que «nous n'avons pas besoin de la présence d'un président pour signer de tels accords qui sont plutôt gagnant-perdant». L'on se demande pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas pensé à mettre l'UNEP en avant pour confirmer la couverture «publique» de l'événement.
Le forum des hommes d'affaires FCE-Medef sera ouvert ce jeudi matin par le président Hollande en présence de plusieurs de ses ministres et de leurs homologues algériens.


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