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Forum algéro-français: Retour sur des aspirations françaises
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 07 - 06 - 2011

«C'est une grande réussite, en un jour et demi, on a gagné un temps fou,» s'est exclamé Alain Boutebel, directeur Algérie Ubifrance.
Contrairement aux nombreuses missions que le Mouvement des entreprises françaises (Medef) a effectuées en Algérie, tout au long d'une décennie, il aura fallu seulement un jour et demi à Ubifrance -le temps d'un forum- pour réussir à organiser 4100 rendez-vous personnalisés entre entreprises algériennes et françaises. C'est ce que Boutebel qualifie de «grande réussite d'un speed-dating (ndlr rencontre entre personnes) mais dans le business.» Le responsable d'Ubifrance en Algérie en veut pour preuve «les nombreux appels et mails en provenance des entreprises françaises et algériennes nous remerciant de leur avoir permis de faire des rencontres fructueuses en matière de partenariat.» Il est ainsi convaincu que «c'est pour la première fois qu'on voit un événement de cette importance où on a compté 1200 personnes à l'ouverture de la séance plénière du forum.» Les Français pensent ainsi qu'ils ont «gagné un temps fou !»
Dans le communiqué final qui a sanctionné le forum algéro-français qui s'est tenu du 30 mai au 1er juin derniers, on retrouve nettement cette profonde satisfaction de ses organisateurs français. «Le forum de partenariat et la 3ème visite à Alger de M. Jean-Pierre Raffarin ont permis de redynamiser et pour une large part, de refonder les relations économiques entre les deux pays tant au niveau des PME que des grands groupes dont les investissements en Algérie sont essentiels pour la création d'emplois, le transfert de savoir-faire et l'innovation,» lit-on.
Les statistiques collectées par Futur Allia, le lien électronique qui a été mis au service des entreprises désirant participer à ce rendez-vous, affichent le même optimisme. Sur 665 entreprises inscrites, 519 étaient algériennes et 146 françaises. «Soit 770 personnes pour les premières et 220 pour les secondes.» C'est dire que les Algériens ont fait montre d'une disponibilité sans égale à écouter les Français. Il a été programmé pour cela, 4172 rendez-vous «soit 85% d'entreprises qui ont été satisfaites.» Ce qui donne 426 entreprises algériennes sur 519 ont eu leur rendez-vous. «Les entreprises espèrent profiter du réseautage en plus du dîner de gala (le 30 mai au chapiteau du Hilton d'Alger) pour nouer des relations d'affaires aussi bien avec les Français qu'avec leurs compatriotes, officiels et institutionnels», commente l'équipe qui a géré leur mise sur la toile.
«Ce qui va dans le sens des autorités algériennes et françaises»
«Les échanges les plus importants et les plus riches ont été enregistrés dans huit filières,» est-il noté en parallèle, dans le communiqué d'Ubifrance. Ce sont le bâtiment et les travaux publics, l'agroalimentaire, les biens d'équipement industriel, l'énergie et l'environnement, la santé et la pharmacie, les services, la formation et l'ingénierie, les TIC, les transports et la logistique. Il en a découlé «des exemples concrets d'échanges fructueux» comme «des partenariats en cours d'études entre des entreprises algériennes intervenant dans le secteur portuaire et des transitaires/logisticiens français comme Set cargo, plusieurs joint-ventures (JV) en projet dont l'une entre SELD et un industriel algérien pour conditionner en Algérie des lubrifiants ou additifs spéciaux, une autre JV entre un bureau d'études français et un autre algérien pour étudier des projets de zones industrielles en Algérie, une JV en cours de création dans le domaine de la sécurité entre Civipol Conseils et un privé algérien, l'enregistrement par une PME française d'une commande ferme pour des équipements d'automatisme et une piste sérieuse pour la même société avec un industriel public algérien pour produire en Algérie des équipements de télégestion, des pistes sérieuses pour l'exportation de dattes et produits transformés à base de dattes vers l'Europe.»
L'analyse faite en outre par Futur Allia fait savoir que «le forum est destiné en priorité aux PME, ce qui va dans le sens des autorités algériennes et françaises.» C'est ainsi qu'il a été constaté que 80% des participants sont issus d'entreprises employant moins de 200 salariés. Celles qui en emploient plus «se sont inscrites pour leur effet d'entrainement comme locomotives des PME.» Il s'agit en particulier de Total, Lafarge, Renault, Sanofi-Aventis, Saidal, Cevital, complexe Zaïmi, Eriad Alger, Fromagerie Bel Algérie et le Groupe Sim.
Des projets français «contre les intérêts des Algériens ?»
Il est souligné que 41% de la demande algérienne de RDV est le fait de fabricants et industriels qui étaient à la recherche d'équipements, de technologie et de savoir-faire, 19% d'entreprises algériennes étaient intéressées par des projets d'investissements avec les entreprises françaises et 22% d'intermédiaires algériens espèrent passer des accords de partenariat dans le secteur de la distribution (commerce et industrie). Autre constat, 15% d'entreprises françaises/ consultants ont engagé des négociations de partenariat avec des homologues algériens dans le domaine de la haute technologie, l'innovation et l'ingénierie, 10% autres passeraient des accords de commercialisation et de distribution avec des acheteurs algériens et enfin 16% d'entreprises françaises ont rencontré des porteurs de projets industriels.
Entre-temps, «la mission de M. Jean-Pierre Raffarin a enregistré des résultats des plus encourageants,» estiment les Français. L'ex-Premier ministre a réglé «deux différends majeurs» à savoir l'agrément de la chambre algéro-française (CCIAF) lancée en novembre 2009 et le chantier du métro d'Alger «bloqué depuis de nombreux mois à la suite de problèmes technico-financiers.»
Sur 10 projets d'investissements suivis par Raffarin, 5 ont été finalisés (MACIF avec la SAA, la BADR et la BDL) (Cristal Union et le groupe LABEL) (Alstom-Ferrovial-EMA) (Bretagne International et l'ITELV) et (Sanofi-Aventis pour la construction d'une unité de production de médicaments à Sidi Abdellah). Deux ont été signés l'un entre SaInt-Gobin et Alver Oran et le second entre Axa et le FNI, la Banque extérieure et la BEA pour redynamiser le marché des assurances. «Les trois derniers ont bien progressé et doivent connaître leur aboutissement dans les mois qui viennent,» est-il relevé. Il s'agit du dossier Lagarge et le groupe public GICA, Total Pétrochimie et Sonatrach et enfin Renault.
Les Français promettent qu' «une nouvelle vague d'investissements est d'ores et déjà envisagés dans deux filières jugées prioritaires : l'agroalimentaire et les TIC.» 7 nouveaux projets ont, est-il noté, été présentés aux autorités algériennes compétentes (ministère de l'Industrie et de l'Agriculture) pour les aliments du bétail, les engrais, la production de jus de fruits, de fromage et de spécialités laitières. 4 partenariats ont été retenus pour les TIC «dans le passage à la téléphonie de 4eme génération, l'accompagnement de l'opérateur historique, l'aide à la création d'un centre national de l'innovation numérique ou la banque postale.»
Perspectives françaises et politique algérienne
Les Français lanceront dans trois mois une enquête pour évaluer les retombées du forum sur leur partenariat avec les Algériens. «L'objectif affiché est d'accompagner les entreprises les plus motivées dans la mise en œuvre de leurs projets,» disent-ils. Ils se projettent en 2012-2013 «pour travailler désormais par filière sous forme de rencontres et forums ciblés dans des secteurs où la demande algérienne est forte (agro industrie, TIC, sous- traitance mécanique, électronique, maintenance industrielle, santé, formation et transfert de savoir-faire.)» Ils prévoient par ailleurs «d'organiser des actions sectorielles dans les régions industrielles et agricoles et d'accompagner les partenariats entre PME voire entre grands groupes en collaboration avec nos partenaires institutionnels (ANDI, ANSEJ et le secteur bancaire et financier.)»
Premier commentaire de responsables algériens sur un fait jugé «désolant» à savoir que «les Français ont compris que les décideurs algériens veulent que les entreprises françaises soient accompagnées de ministres, sinon ils ne les prennent pas au sérieux.» La décision algérienne étant toujours «un fait politique. Pis, «la majeure partie des dossiers économiques en suspens entre les deux pays, n'est pas dans l'intérêt de l'Algérie,» nous disaient hier de hauts responsables. Leur exemple premier, l'éventuelle cession de gisements pour le groupe Lafarge. «Les gisements sont rares, en plus, la présence de Lafarge dans les entreprises publiques de ciment pour soi-disant un transfert de savoir-faire est absurde parce que l'industrie du ciment est totalement maîtrisée chez nous. Mieux encore, le ciment produit localement est vendu deux fois moins cher que celui produit par Lafarge. Voyez la différence !» font-ils remarquer. Mais ceci est une autre histoire politique qui conforterait les aspirations «économiques» des Français et sur laquelle nous y reviendrons.


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