Réagissant aux nombreux cas de méningite dont quatre (04) mortels, enregistrés ces derniers jours dans certaines régions du pays, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a indiqué, ce lundi, qu'il ne s'agit pas d'une «situation endémique», et que les cas enregistrés sont des «cas isolés ne constituant pas une source d'inquiétude. En effet, alors que des informations font état de l'apparition d'autres cas dans d'autres régions du pays, les premiers cas ont été enregistrés, la semaine dernière dans une clinique privée à Blida, dont deux mortels. La direction de la santé, de la population et de la réforme hospitalière de la wilaya de Blida a procédé à une fermeture «préventive» de cette structure de santé. Cette même institution a souligné que cette mesure préventive »a pris en considération» la situation des malades soignés au niveau de la clinique privée «Amina», notamment les dialysés qui ont été pris en charge au niveau d'autres structures spécialisées. La direction de la santé a également précisé que ces investigations sont menées en collaboration avec les services spécialisés du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. A M'sila, deux membres d'une même famille, originaires de la localité de Ras El-Aïn, commune d'Aïn El-Melh, sont décédés des suites d'une méningite, selon des sources hospitalières locales. Le premier malade (30 ans) est décédé mardi dernier aussitôt après son admission à cet hôpital, alors que son frère (âgé d'une vingtaine d'années) est mort trois jours après (vendredi) de la même pathologie, ont précisé les mêmes sources. Toutes les mesures ont été prises par les services de la santé de la wilaya de M'sila, dont la mise en place d'un système de veille en vue d'un diagnostic précoce de l'infection et une prise en charge d'éventuels malades. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a confirmé la mort de ces deux personnes dont les conditions sociales ont été qualifiées de «précaires». Le conseiller, chargé de la communication au ministère, M. Slim Belkessam, a souligné dans une déclaration à la presse que la situation «n'est pas épidémique», précisant qu'il «s'agit d'une situation très normale» et que des cas pareils sont enregistrés chaque année, ajoutant que la situation n'est pas «grave et que ces cas ne sont pas source d'inquiétude». A une question sur les cas de méningite enregistrés dans une clinique privée à Blida et à la commune de Ras El-Aïn (M'sila), le même responsable a indiqué que les cas de Blida «sont dus à la mauvaise stérilisation du matériel médical» alors que les cas enregistrés à M'sila sont «d'origine bactérienne». Il a précisé, dans le même contexte, que les autorités locales ont »pris toutes les mesures nécessaires» pour éviter la contamination, rappelant que l'Algérie n'a enregistré aucun cas endémique de cette maladie depuis des années, et il s'agit cette fois, a-t-il encore souligné, «de cas isolés vite maîtrisés sans aucune contagion». Les contaminations par la méningite ont enregistré »un net recul» en Algérie, depuis l'introduction en 2007 de la vaccination contre Haemophilus influenze dans le cadre du calendrier national de vaccination, a déclaré, de son côté, le Professeur Jean-Paul Grango, spécialiste en pédiatrie. Cité par l'agence Aps, le Pr. Grango a indiqué que «les enfants de 3, 4 et 5 mois se font vacciner contre Haemophilus influenze et une dose de rappel est prévue au cours de leurs deux premières années». L'apparition, de temps à autre, de certains cas de contamination par la méningite «est chose ordinaire», a estimé le spécialiste, rappelant les années 90 où cette maladie avait touché plusieurs wilayas. «Une bonne maîtrise de la situation a empêché, depuis, l'apparition d'autres cas», a-t-il ajouté. Dans ce contexte, Pr. Grango a révélé l'existence de deux types de méningite: bactérienne et virale, qui sont parfois mortels. Il a souligné, dans ce contexte, la nécessité d'introduire le vaccin anti-pneumocoque pour les enfants et personnes âgées pour réduire le risque de contamination par la méningite à pneumocoques. Enfin, Pr. Grango a appelé à doter les laboratoires des moyens nécessaires à même de faire les analyses permettant de détecter la contamination par la méningite conformément aux normes internationales en vigueur. La méningite est une inflammation des méninges, le plus souvent d'origine infectieuse. Les encéphalites sont des affections cérébrales de caractère inflammatoire impliquant des signes neurologiques de souffrance cérébrale. Très souvent, les méningites sont associées à des signes d'encéphalites, car elles peuvent s'associer à des signes inflammatoires des méninges. On parle alors de méningo-encéphalites. Il existe deux formes très différentes de méningites : les méningites virales qui sont les plus fréquentes et sont bénignes, et les méningites bactériennes, plus rares, mais souvent mortelles.