Quarante personnes tuées dans une manifestation antigouvernementale «sunnite» quelques jours après des attentats contre une mosquée et un café dans un quartier chiite. Cela se passe en Irak au moment où se déroulent des élections provinciales. Le clivage sectaire allumé après l'intervention américaine en Irak n'a fait que s'accentuer pour devenir purulent. Il s'alimente désormais de la guerre civile syrienne en bonne partie alimentée par les monarchies «sunnites» qui veulent faire tomber un régime «alaouite» assimilé au chiisme et en tout cas politiquement allié avec l'Iran «safavide». Le conflit syrien a durci la polarisation entre chiites et sunnites en Irak et a favorisé un regain des actions violentes. Les djihadistes passant d'une frontière à l'autre sans aucune entrave sérieuse. Cette guerre syrienne est en passe «d'allumer» à nouveau le Liban où en réplique à des éléments du Hezbollah qui prêterait main-forte aux forces gouvernementales syriennes dans les régions frontalières des cheikhs salafistes ont appelé au «djihad». Des rebelles syriens ont tiré des roquettes contre des localités du Hermel, dans le nord-est du Liban, qui sont acquises au Hezbollah. La politique de «distance» à l'égard du conflit syrien prônée au Liban est en train de faire long feu et la guerre sectaire pointe hideusement de son museau. Personne n'a la naïveté de croire que l'implication de Libanais dans la guerre civile syrienne va se dérouler dans un territoire neutre. Elle peut commencer en Syrie, elle ne s'y arrêtera pas. Le clivage politico-confessionnel est une réalité politique au Liban, il est même «institué» avec un partage des espaces de pouvoir entre les sunnites, les chiites et les chrétiens. Et surtout il s'alimente des interférences extérieures lourdes qui font que la vie politique libanaise a toujours été «internationalisée». Au Liban, le vote est «communautaire», il n'est pas citoyen. Cette situation rend la situation potentiellement inflammable. Et si les Libanais ont été «assagis» par la guerre civile, le clivage sectaire peut être facilement rallumé. Or, il faut être aveugle pour ne pas observer que toute la région du Proche-Orient est poussée lourdement, avec insistance et avec un énorme déploiement de moyens, vers les conflits confessionnels, prélude à l'émiettement. On a beaucoup parlé de «chaos créateur» sans réellement lui donner du sens. On en trouve une application concrète dans cet «armement» des confessions contre les autres alors qu'historiquement elles ont plus vécu en bonne intelligence que dans le conflit. L'intervention américaine en Irak avec la destruction de l'Etat et le démantèlement de l'armée n'a fait que donner un coup d'accélérateur à une entreprise commencée depuis des décennies par le biais des médias satellitaires arabes. Le discours sans cesse martelé du «péril perse», les manœuvres des régimes du Golfe et la grandiloquente démesure de Saddam Hussein ont donné une guerre inutile et destructrice contre l'Iran. A BAGHDAD, LE REGIME EST PRO-AMERICAIN MAIS LES REGIMES «PRO-AMERICAINS» A RYAD OU QATAR Y VOIENT UN «ENNEMI», UN ELEMENT DE «L'ARC CHIITE» QUI MENACERAIT LE «MONDE SUNNITE». LE LOGICIEL SECTAIRE EST SIMPLE MAIS IL FONCTIONNE CAR IL S'APPLIQUE A DES SOCIETES SANS DEMOCRATIE, SANS DIFFUSION SUFFISANTE DU SAVOIR ET OU LES OPINIONS SONT AISEMENT MANIPULABLES QUAND ON JOUE SUR LA FIBRE RELIGIEUSE. LE SEUL BUG A CE LOGICIEL AURAIT ETE QUE LES ELITES FASSENT LEUR TRAVAIL ET ECLAIRENT LES OPINIONS. MALHEUREUSEMENT, ON PEUT CONSTATER QUE BEAUCOUP DE CES ELITES S'ACHETENT ET POUR CELA LES DOLLARS DU PETROLE ET DE LA FITNA NE MANQUENT PAS.