Devant des militants venus de plusieurs wilayas de l'Ouest, Abdelkrim Abada, accompagné de Mohamed Saïd Kara, a animé une rencontre où ils se sont exprimés sur la situation de leur parti, le FLN. Abada, le premier à intervenir, a longuement passé en revue la gestion du SG du parti déchu. Auparavant, l'intervenant a rappelé un certain nombre de constats, en premier lieu que «le parti du pouvoir et au pouvoir» est actuellement «au bord du précipice». Et pour cause, soulignera-t-il, «depuis au moins 2004, nous vivons sur l'héritage du passé». «Nous n'avons rien apporté de nouveau sur le plan des débats et des idées» alors que le pays et le monde connaissent des chamboulements décisifs pour l'avenir. «C'est contradictoire pour un parti qui a la prétention d'être la locomotive», tonnera-t-il. L'animateur du mouvement «redressement et authentification» qui a grandement participé à la chute de Belkhadem affirmera que les «provocations» de ce dernier ont été derrière les événements de janvier 2011 et qui ont failli de déboucher sur un «printemps arabe» en Algérie. Et d'illustrer ces provocations. Selon ses dires, «Belkhadem a souligné que le parti restera au pouvoir jusqu'en 2030» et d'ajouter un autre exemple : «nous aurons 1000 communes sur les 1500 en jeu» lors des dernières élections locales. Il s'étalera longuement sur les ambitions présidentielles de l'ex-SG déchu. Abada s'interrogera «est-ce que notre comportement dans les kasmas où les militants se livrent à des batailles rangées à l'aide de chaise peut attirer l'étudiant ou le cadre désireux de rejoindre les rangs du parti ?» Résumant la situation actuelle de sa formation politique, il dira que le FLN est réduit à «un conglomérat de vieillards où les débats politiques et intellectuels sont absents». Continuant sur la même lancée, il notera que le groupe parlementaire du parti au niveau de l'APN n'a pas réussi à désigner les présidents des différentes commissions. Autre signe symptomatique de la déliquescence que vit l'ex-parti unique, notera-t-il. «Pour le moment, nous ne pouvons pas tenir la session du Comité central, parce que les élections du SG risquent d'aggraver une situation déjà délicate au sein de notre parti». Profitant de cette occasion, il a chargé Belayat à qui il dénie la qualité de coordinateur. «Ce statut n'existe pas dans le statut de notre formation». D'ailleurs, soulignera-t-il, «le bureau politique est dissous de fait après le dégommage du SG». Développant ce point, il dira que «l'ex-SG du parti a sciemment miné l'actuelle session du Comité central encore ouverte». Et d'ajouter «des membres du bureau politique l'ont reconnu» et de citer Si Affif et Saidani. Revenons à la rencontre d'Oran, Abada proposera une sorte de feuille de route en mesure de sortir le parti de la crise dans laquelle il se débat. Dans ce cadre, il tonnera «qu'a fait concrètement Belayat depuis six mois ? A-t-il tenté de dégeler le froid existant entre les différents belligérants au niveau du CC ?» lui qui a carrément «usurpé le poste de SG» ajoutera-t-il. Revenant à sa feuille de route, il dira « nous travaillons à rapprocher les points de vue des membres du CC». «Par la suite, nous exigeons l'élection d'un bureau pour la session et «une commission de candidature». Nous devons arrêter un profil des futurs candidats, dont la compétence et la probité». Continuant sur sa lancée, il dira «nous devons arriver à choisir des personnes qui prêtent allégeance au parti, à ses principes, à son histoire et non à des individus». Profitant de cette occasion, il tonnera «le parti n'obéit à aucune injonction. Ni celles venant du frère du Président ni celles venant d'une autre institution». Mohamed Saïd Kara a souligné dans son intervention l'attitude «du Makhzen» et du parti Istiqlal qui profitent de la situation de crise que traverse le pays «pour reposer sur le tapis des revendications territoriales mettant en cause notre intégrité nationale». «Nous condamnons ces visées tout en soulignant notre attachement à l'unité maghrébine», soulignera-t-il. La rencontre devait se terminer par la lecture d'un communiqué. Lors des débats, les préoccupations ou les divergences au niveau local ont dominé l'essentiel des interventions. Abada conclura en répétant : «Belkhadem ne reviendra pas à la tête du FLN».