Le nombre important de journalistes et de correspondants de presse ayant pris part, jeudi, à Oran à la rencontre régionale sur le projet d'organisation de l'établissement de la carte nationale de journaliste professionnel traduisait pour bon nombre de participants l'ampleur des attentes d'une corporation, dont il est grand temps d'y mettre de l'ordre. Les participants ont ainsi saisi l'occasion de la présence de membres de la commission consultative indépendante chargée de la préparation de la mouture de l'avant-projet de texte et de représentants du ministère de la Communication pour soulever leurs préoccupations. Il est à noter que la nouvelle mouture du projet d'organisation d'établissement de la carte nationale de journaliste professionnel présentée totalise 31 articles répartis en quatre sections portant sur la composition et le fonctionnement de la commission de la carte nationale du journaliste professionnel, les dispositions relatives à la délivrance de la carte, ses caractéristiques, ainsi que les dispositions transitoires. Les journalistes présents ont critiqué certains articles du projet les trouvant parfois «ambigus» et parfois «évasifs». A ce sujet, ils ont noté avec pertinence que le texte n'exige pas que le journaliste soit déclaré à la Caisse nationale d'assurance sociale, laissant libre cours à leur exploitation par les employeurs et les éditeurs. En réponse à cette préoccupation, les membres de la commission consultative ont expliqué que la condition essentielle pour prétendre à la carte est la présentation d'un contrat de travail qui lie le journaliste à ses employeurs, tout en s'interrogeant : est-ce qu'un contrat de travail constitue-t-il, en soi, une garantie suffisante des droits socioprofessionnels du journaliste ? Les journalistes ont également suggéré la création d'instances régionales relevant de la commission nationale d'organisation et d'établissement de la carte de journaliste professionnel pour faciliter l'opération et épargner aux postulants des déplacements à Alger. Ils ont insisté, en outre, sur l'importance de création, par le ministère, d'une cellule d'écoute en vue de prendre en charge les préoccupations de tous les journalistes, y compris ceux relevant du secteur privé, et à travers toutes les régions du pays. Dans ce cadre, l'enseignant à l'institut des sciences d'information et de communication de l'université d'Alger et membre de la commission consultative, M. Belkacem Ahcene Djaballah, a affirmé que ce projet contribuera certainement à réguler et organiser le champ médiatique confronté à plusieurs problèmes ayant trait à la situation du journaliste et l'exercice de sa fonction. Une fois enrichi par la corporation de la presse, le texte de l'avant-projet sera soumis au gouvernement pour promulguer un décret exécutif, a-t-il souligné, ajoutant que cet outil sera une «immunité pour le journaliste» quel que soit son organe.