La carte nationale de journaliste professionnel constituera "le coup de starter" de la régulation de la profession, a estimé jeudi à Constantine, le chef de délégation de la commission consultative indépendante chargée d'organiser l'établissement de cette carte, Saïd Chaabani. S'exprimant au cours d'une rencontre régionale organisée pour débattre de la nouvelle mouture du projet d'organisation d'établissement de la carte nationale de journaliste professionnel, M. Chaabani a indiqué que la commission a privilégié "la concertation à grande échelle" avec les journalistes des différents médias afin de déboucher sur un "consensus autour des questions soulevées par la corporation". Il a souligné, à ce propos, que toutes les suggestions et propositions émises par les journalistes liées à "une meilleure organisation de la profession" seront transmises à la tutelle. Affirmant que l'installation du conseil de déontologie et des autorités de régulation de la presse écrite et de l'audiovisuel sont autant d'organisations (…) pour "l'émergence d'une société éclairée", M. Chaabani a appelé les participants au débat, des journalistes venus des wilayas de l'est du pays, exerçant dans différents organes de presse des secteurs public et privé, "à mieux s'organiser" pour "redresser la profession de journaliste". Les participants ont débattu du projet de loi présenté, évoquant en particulier des "ambiguïtés" autour de l'article relatif à la suspension de la carte nationale de journaliste professionnel et des "difficultés éprouvées par beaucoup de journalistes pour prouver leur affiliation à l'organisme qui les emploie" en l'absence, ont-ils précisé, "d'un contrat de travail ou d'une attestation de travail" à même de clarifier la relation entre l'employeur et l'employé. De nombreux journalistes se sont interrogés sur "les mécanismes" à travers lesquels les employeurs changeront le statut de leur journaliste pour le faire passer de "collaborateur" à "journaliste permanent" pour pouvoir accéder à la carte nationale de journaliste professionnel. La nouvelle mouture du projet d'organisation d'établissement de la carte nationale de journaliste professionnel présentée totalise 31 articles répartis en quatre sections portant sur la composition et le fonctionnement de la commission de la carte nationale du journaliste professionnel, les dispositions relatives à la demande de délivrance de la carte, les caractéristiques de la même carte ainsi que les dispositions transitoires. Un premier projet d'organisation d'établissement de la carte nationale du journaliste professionnel avait été élaboré par une commission regroupant des anciens journalistes et publié sur le site de la tutelle en juillet 2013, avant qu'il ne soit réexaminé sur la base des suggestions formulées par la corporation. Le 8 septembre dernier, la nouvelle mouture du même projet avait été publiée. Une fois que cette mouture sera adoptée, une commission ad hoc se chargera de la mission d'identification des journalistes et de délivrance des cartes. Le projet de carte nationale de journaliste professionnel au centre d'une rencontre régionale à Oran Une rencontre régionale sur le projet d'organisation de l'établissement de la carte nationale de journaliste professionnel a constitué, jeudi à Oran, une occasion pour un nombre de journalistes et correspondants de soulever leurs préoccupations à la commission consultative indépendante chargée de la préparation de la mouture de l'avant-projet de texte, en présence de représentants du ministère de la Communication. Dans ce cadre, l'enseignant à l'institut des sciences d'information et de communication de l'université d'Alger et membre de la commission consultative, Belkacem Ahcene Djaballah, a affirmé que ce projet contribuera certainement à réguler et organiser le champ médiatique confronté à plusieurs problèmes ayant trait à la situation du journaliste et l'exercice de sa fonction. Une fois enrichi par la corporation de la presse, le texte de l'avant-projet sera soumis au gouvernement pour promulguer un décret exécutif, a-t-il souligné ajoutant que cet outil sera une "immunité pour le journaliste" quel que soit son organe. M. Djaballah a également estimé qu'un texte de loi régulant l'établissement de la carte nationale de journaliste professionnel mettra fin à l'anarchie que connaît le secteur et œuvrera à la stabilité de la profession et au développement de la corporation. Pour sa part, le membre de la commission consultative indépendante chargée de la préparation de la mouture de l'avant-projet d'organisation de l'établissement de la carte de journaliste professionnel, Abdelkader Boutiba, a souligné que ce projet a pour objectif d'assainir la profession et de la prémunir des intrus. Il a déploré, dans ce sens, que cette profession sensible et difficile est aujourd'hui accessible ''même à ceux qui n'ont aucune relation" avec elle, estimant que le projet de la carte constituera une "protection première" pour les journalistes pour mener leur travail en toute sérénité et pouvoir bénéficier des facilités d'accès aux sources d'information. La carte sera remise à tout journaliste exerçant dans un organe de presse public ou privé pour une durée de quatre années renouvelables, sans critère d'âge et après avoir passé une période de stage fixé à une année, a-t-il ajouté soulignant que l'exception est faite pour les collaborateurs (pigistes) et stagiaires. Le sous-directeur de l'organisation au ministère de la Communication, Hachemi Mirar, a situé, dans son intervention, l'importance de cette rencontre pour enrichir le texte par les professionnels, affirmant que le ministère s'engage à concrétiser leurs visions, d'où l'opportunité d'organiser deux rencontres régionales similaires à Constantine et Ouargla et une autre à Alger. Les journalistes présents ont critiqué certains articles du projet les trouvant "évasifs". A ce sujet, ils ont fait remarquer que le texte n'exige pas que le journaliste soit déclaré à la Caisse nationale d'assurance sociale laissant libre cours à l'exploitation par les employeurs et les éditeurs. En réponse à cette préoccupation, les membres de la commission consultative ont expliqué que la condition essentielle pour prétendre à la carte est la présentation d'un contrat de travail qui lie le journaliste à ses employeurs. Les journalistes ont également suggéré la création d'instances régionales relevant de la commission nationale d'organisation et d'établissement de la carte de journaliste professionnel pour faciliter l'opération et épargner aux postulants des déplacements à Alger. Ils ont insisté en outre sur l'importance de création, par le ministère, d'une cellule d'écoute en vue de prendre en charge toutes les préoccupations des journalistes à travers toutes les régions du pays. Projet de carte du journaliste : rencontre régionale à Ouargla Plusieurs questions relatives aux conditions d'exercice de la profession de journaliste ont été soulevées, jeudi à Ouargla, lors d'une rencontre régionale sur la présentation pour enrichissement du projet de la carte nationale de journaliste professionnel. La rencontre, tenue à la maison de la culture Moufdi Zakaria, a permis aux membres de la commission consultative autonome de la carte nationale du journaliste professionnel de présenter les grandes lignes du projet de cette carte, et les modalités et conditions d'octroi de cette carte visant, dans sa finalité, à mieux organiser la profession. La carte en question étant une des phases d'organisation de la profession et du secteur, qui seront suivies par d'autres ultérieurement, ont assuré les membres de la commission. Les préoccupations des gens de la presse, venus de certaines wilayas du Sud, se sont articulées notamment autour de la facilitation de l'accès aux sources d'information, ainsi que le cadre d'exercice d'une certaine catégorie de gens de la presse, notamment les pigistes et collaborateurs ne conférant pas le statut de journaliste. Les participants, relevant de la presse écrite et audiovisuelle, se sont informé sur plusieurs questions en rapport avec les conditions d'éligibilité à l'octroi de cette carte, sa validité, les conditions de son retrait éventuel ou du refus de sa délivrance, avant d'avancer quelques suggestions, dont la multiplication du nombre de sessions de réunion durant l'année de la commission nationale de la carte nationale du journaliste pour se donner le temps d'examiner les nombreuses préoccupations et doléances des gens de la presse. Les membres de la commission consultative autonome de la carte nationale du journaliste professionnel ont souligné que le débat restait ouvert à l'ensemble des journalistes de la région pour apporter leur contribution à une vision globale permettant d'esquisser la mouture finale du projet de cette carte nationale du journaliste professionnel, qui vient en application de la loi organique de l'information de janvier 2012. Organisées simultanément avec celles d'Oran (wilayas de l'Ouest) et Constantine (de l'Est), la rencontre est initiée par le ministère de la Communication pour permettre aux journalistes d'enrichir le texte fixant les conditions d'éligibilité à la délivrance de la carte du journaliste professionnel. Ces rencontres sont animées par des membres de la commission consultative autonome de la carte nationale du journaliste professionnel, qui a élaboré ne mouture de l'avant-projet de texte, et de représentants du ministère de la Communication.