Rencontrés, hier, dans leur quartier alors qu'ils revenaient d'une rencontre avec le chef de la daïra de Constantine, les membres de l'association de quartier des 800 logements' (El Gammas), étaient peu satisfaits des résultats de leur entrevue. Ils n'ont pas manqué de nous faire part de leurs inquiétudes et leur désarroi, face à la détérioration constante de leur cadre de vie. «Notre cité est en train de se clochardiser», s'est lamenté un membre de la commission, visiblement gagné par la fatalité. Et d'expliquer qu'après le passage des dernières intempéries et l'annonce d'autres, porteuses d'éventuelles épreuves, comment, se demandent-ils, les riverains vont-ils pouvoir y faire face, désarmés qu'ils sont, et dont leur quartier en a pâti. Et de poursuivre : « pendant l'été, c'est la canicule et les désagréments causés par les coupures d'eau, l'invasion des insectes et des serpents qui s'invitent, même, dans les demeures. En automne, ce sont les catastrophes causées par les violents orages et les grosses averses qui viennent remettre en cause tout le travail réalisé, tout au long de l'année». Le président de l'association, M. Smaïn Boukhelia, prend la parole et expose les conditions de vie des habitants. «Par exemple, dit-il, en dépit du fait que la cité soit érigée en pente, sur le flanc d'une colline, cela n'a pas empêché les fortes pluies, accompagnées de vents violents, de la semaine dernière, d'inonder plusieurs habitations, nécessitant l'intervention des pompiers. Et ces catastrophes se produisent, chaque année, à la même période, parce que toute la cité est dépourvue de système d'évacuation des eaux de pluie. La route principale, qui a été refaite et goudronnée, dernièrement, et à grands frais et qui est dépourvue d' avaloirs', a subi des dégâts, dans plusieurs endroits.» Et le président de l'association de conclure : «nous sommes las, au point de croire que les maux dont souffre notre quartier sont incurables !». Et de souligner le problème récurrent de l'aménagement du rond-point situé à la sortie du pont de l'oued Boulabraghet, à l'entrée de la cité. «Malgré tout ce qui a été fait pour organiser la circulation sur cet axe, celui-ci constitue, toujours, le point noir, qui rend très difficile l'accès à la cité, à toute heure de la journée. Le plan d'aménagement de cet axe important, élaboré en 2008 et qui devait être mis en application, durant la même année, est toujours dans les tiroirs de l'administration concernée». A une question sur le dossier de la reconstruction, des chalets en amiante, M. Boukhelia annonce que les membres de l'association se sont mis d'accord, lors de la rencontre de jeudi, avec le chef de daïra, pour entamer la distribution des actes de propriétés, établis pour les ayants-droit et ce document va être suivi par le plan et l'autorisation de construire. «Le dossier ainsi constitué, a-t-il expliqué, va aboutir devant la Commission nationale du Logement, pour demander la délivrance de l'aide à la construction de 70 millions de centimes, accordée par l'Etat.» Selon ses dires, «la procédure complète va prendre 2 mois, au maximum et les intéressés pourront commencer à construire leurs nouvelles habitations, avant la fin de l'année en cours». Ajoutant que «l'association a profité de cette rencontre pour poser, également, le problème des 319 constructions érigées, sans respect des dispositions du Plan d'urbanisme et qui vont être démantelées parce qu'elles ont été construites sur les passages des voies de communications entre les chalets. Leurs propriétaires vont bénéficier de parcelles dans un lot de terrain, situé en haut du cimetière d'El Gammas, terrain qui sera aménagé et viabilisé pour leur permettre de construire leurs nouveaux logements». Et de poursuivre : «les nouveaux plans d'urbanisation ont été affichés à la cité avec les noms des habitants des chalets qui vont être délogés. Seulement, a-t-il signalé, il y a un hic : le plan élaboré par les autorités locales ne semble pas avoir entraîné l'adhésion des habitants qui ont émis beaucoup de réserves, concernant l'ouverture des voies de communication.» En effet, les riverains désirent aménager des voies carrossables, permettant aux véhicules d'accéder à leurs domiciles, alors que les autorités ont prévu des passages piétons de 3 m de large. Nous espérons arriver à un terrain d'entente, au cours des prochaines rencontres, prévues avec la daïra», a terminé le président de l'association 800 logements' d'El Gammas.