«Parent pauvre» ou «mal-aimé» du secteur de l'Education nationale, comme ils préfèrent se qualifier, les surveillants ne démordent pas. Ils ne cessent de revendiquer, depuis cinq ans, leurs droits liés aux salaires, à la promotion, à la valorisation de l'expérience et des diplômes, ainsi que d'autres points encore, sans trouver un écho favorable auprès du ministère de tutelle. Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction par la Coordination nationale des adjoints de l'éducation, syndicat affilié à la SNTE, le ton est à l'amertume, voire à la colère. «Toutes les réunions avec les responsables du ministère de l'Education se sont avérées stériles, car tous les accords conclus dans ce cadre, notamment la régularisation de la promotion au poste de superviseur, n'ont pas été concrétisés sur le terrain», relèvent les termes du communiqué. «L'opacité totale entoure le dossier des adjoints de l'éducation», dénonce-t-on à ce propos. Pis encore, les directeurs de l'éducation ont été destinataires d'une correspondance où il leur a été demandé de mettre en exergue ou d'insister sur les points négatifs dans le déroulement de la carrière des adjoints de l'éducation qui prétendent à une promotion, comme les absences, les maladies et autres sanctions administratives, «afin d'en faire des arguments de rejet de toute promotion», estime le coordinateur général des adjoints de l'éducation, M. Mourad Fertaki, lors d'un entretien téléphonique. Ce dernier indiquera que «le nombre de postes des superviseurs ouverts dans certaines wilayas ne dépasse pas la trentaine, alors qu'ils sont un millier à attendre depuis longtemps cette promotion !». Notre interlocuteur ajoute avec dépit que «la situation socioprofessionnelle des adjoints de l'éducation n'a connu aucune évolution positive, nous nous débattons toujours dans les mêmes problèmes». Déçu par les promesses de la tutelle, restées «lettre morte», selon son appréciation, M. Fertaki ne cache pas ses inquiétudes, affirmant que «l'avenir des adjoints de l'éducation est plombé par l'absence d'opportunités de promotions à des grades supérieurs ou d'un plan de gestion de la carrière de cette catégorie professionnelle clairement édictée». Dans ce contexte, des assemblées générales sont programmées au courant de cette semaine pour décider des suites à donner à ces «faux bonds» de la tutelle, nous a appris M. Fertaki. «Les hostilités sont déclarées, car les échos qui nous parviennent de la base expriment avec force le souhait d'aller vers le débrayage, accompagné de rassemblements devant les directions de l'éducation et le ministère de tutelle».