Devant les militants de son parti venus des wilayas de l'Ouest, Louisa Hanoune, porte-parole du PT, est revenue sur les travaux du 7ème congrès de son parti tenu il y a quelques semaines. Elle dira que la place accordée aux femmes et aux jeunes dans les structures dirigeantes du parti est un choix délibéré et désormais consacré par le PT. Avant d'annoncer la feuille de route du parti pour les semaines à venir, elle assurera que la transparence a marqué les travaux de ce congrès qui lui a renouvelé un autre mandat à la tête du parti. On retiendra de ses propos que le premier Conseil national du PT, après le septième congrès, aura lieu le 15 janvier prochain. Ce Conseil national doit désigner les responsables des différentes structures appartenant au Comité central et surtout examiner la question des prochaines présidentielles. A ce niveau, rien ne filtre sur les intentions de Mme Louisa Hanoune et de son parti. En tout cas, pour le porte-parole «le rendez-vous d'avril prochain est jugé crucial» par conséquent «le PT doit assumer ses responsabilités vis-à-vis de cette échéance». Rendez-vous crucial puisqu'il vient dans une période où toute la région est enlisée dans des conflits. Sur le plan interne, la situation est caractérisée par «une duplicité» ,un terme qui est revenu plus d'une fois dans la bouche de L. Hanoune. D'une part, «nous relevons des résistances» et d'autre «des reculs». Le cas de la règle 51/49 instaurée par la loi des finances complémentaire de 2009 illustre pour Hanoune cette volonté de résistance devant les visées «impérialistes». Toujours concernant cette duplicité, la porte-parole du PT cite deux cas : celui du ministre de l'Energie et des Mines qui a annoncé le lancement imminent de la réalisation de complexe de production de minerais à Tindouf et à Béchar. «Nous soutenons ce projet parce qu'il est public et parce qu'il va offrir des dizaines de milliers de postes de travail directs et indirects», tonnera-telle. Par contre, elle «vilipende» le ministre du Commerce, présenté comme quémandant l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Le PT, déclare Hanoune, est contre cette adhésion et récuse l'accord d'association avec l'Union européenne. Hanoune se déclare favorable à la renationalisation du complexe d'El-Hadjar et au droit de préemption de l'Etat sur certaines entreprises tel Michelin qui vient de faire faillite. Louisa Hanoune condamnera dans son discours l'intervention française au Mali et en Centrafrique et jugera de très graves les propos tenus par l'ambassadeur des USA à Alger lors d'une conférence de presse récente. «Ce qui l'intéresse ce sont les intérêts de son pays et non pas celui qui succédera à l'actuel chef de l'Etat», remarquera-t-elle. Elle réitère son refus aux observateurs étrangers pour surveiller les prochaines présidentielles. Elle annonce une feuille de route au prochain locataire du Palais d'El Mouradia, consistant à ouvrir un large chantier sur les réformes constitutionnelles et passer directement à des élections législatives anticipées. «Pour élire un parlement qui discutera le prochain texte de la Constitution», parce l'actuel «manque de légitimité et de crédibilité». Sur le plan des annonces, L. Hanoune dira que son parti doit mettre sur pied dans les semaines et mois à venir trois organisations : une union des femmes socialistes, une organisation des jeunes avec l'UGTA et enfin une fédération des travailleurs de la terre. Parce que Hanoune pense que son parti peut devenir celui de la grande majorité. En attendant, elle n'a pas raté l'occasion pour annoncer que toutes les réformes initiées par Bouteflika ont échoué, y compris celles de mai 2011.