Quelque 800 agents de police supplémentaires sont venus renforcer le dispositif sécuritaire habituel de la wilaya d'Oran à l'occasion de la soirée du réveillon. Une soirée qui, au-delà de son aspect résolument festif, est aussi la soirée de tous les excès. Les dernières 48 heures de l'année 2013, nous les avons ainsi vécues en compagnie des forces de l'ordre dans le cadre d'une opération à grande échelle visant la criminalité dans toutes ses manifestations. Le dispositif spécial déployé sous la supervision personnelle du chef de Sûreté de wilaya, le commissaire divisionnaire Nouasri Salah, avait deux objectifs principaux: garantir la sécurité des citoyens, particulièrement celle des familles à l'occasion de ces fêtes, et assurer une fluidité automobile optimale. Point de départ de cette opération, la partie Est de la ville. La 24e Sûreté urbaine relevant de la daïra de Bir El-Djir est choisie comme QG des opérations. Principaux quartiers ciblés: Haï Ennour, Haï El-Yasmine 1 et 2 et Haï Sabah. Une partie de la ville qui, dans un passé pas si lointain, était considérée comme une des zones les plus touchées par la criminalité à l'échelle nationale. Une image qui «relève désormais du passé», comme tiennent à le souligner les responsables sécuritaires, et ce depuis l'ouverture en novembre 2012 d'un nouveau commissariat, la 24e Sûreté urbaine, qui partage désormais avec la 22e Sûreté urbaine la couverture de ce large territoire à forte concentration démographique. HAI ENNOUR : UNE CITE EN MANQUE DE LUMIERES ! Des éléments de la police judiciaire appuyés par les membres des unités républicaines de sécurité (URS) pénètrent à l'intérieur du quartier Haï Ennour après avoir reçu le feu vert par des agents en civil qui les ont précédés pour sécuriser les lieux. Parmi les consignes données aux membres des unités mobiles lors de cette intervention, rester au maximum compacts afin d'éviter de se faire agresser par des truands qui pourraient manifester de la résistance, mais aussi faire preuve de vigilance en gardant toujours un œil sur les hauteurs d'où pourraient provenir des projectiles lancés à partir des hauts d'immeubles. Contrôles d'identité et fouilles au corps sont effectués dans les différents coins de cette cité dont le nom contraste outrageusement avec le manque d'éclairage qui y règne. Certains jeunes n'hésitent pas à prendre la fuite à la vue des policiers, ce qui donne lieu à des courses-poursuites qui finissent souvent par la mise en arrestation des individus au comportement suspect. On traque particulièrement les consommateurs de stupéfiants et autres porteurs d'armes blanches. UN REVEILLON SANS AGRESSIONS ! Soirée du 31 décembre. Le centre-ville d'Oran s'anime au fur et à mesure que l'heure «00» approche. Les grandes artères telles l'avenue Larbi Tébessi (ex-Loubet), les rues Larbi Ben M'hidi ou Mohamed Khemisti sont bondées de monde. Le boulevard de l'ALN attire encore davantage de foules. Assister à partir du front de mer au concert de sirènes de bateaux est devenu au fil des années un véritable rituel. La circulation automobile y est également dense. La diversité des plaques d'immatriculation conforte Oran dans son statut de ville touristique par excellence. L'ambiance est bon enfant. Mais pour certains, il est déjà temps d'aller dormir et effacer les traces d'une soirée un peu trop arrosée. Pour les services de sécurité, la soirée du réveillon est aussi celle où l'on traque particulièrement les dépôts clandestins d'alcool. Dans le quartier de Protin, les éléments de la 13e Sûreté urbaine ont ciblé un commerce clandestin de boissons alcoolisées au niveau d'un immeuble à usage d'habitation. Deux individus ont été arrêtés et une quantité de 1.400 unités d'alcool ont été saisies. Un coup de filet similaire a été réalisé par les éléments de la 6e Sûreté urbaine qui ont arrêté un individu pour le même grief et saisi 316 unités d'alcool entre bières, vins et liqueurs. A l'approche de minuit, on se dirige vers la 16e Sûreté urbaine sise au front de mer. Six individus y sont détenus en attendant leur présentation devant la justice pour port d'armes blanches et détention de cannabis. Agés entre 19 et 30 ans, sur les six personnes arrêtées, cinq sont résidants hors de la wilaya d'Oran. Triste fin pour une soirée qui devait être avant tout festive. Fait marquant souligné par le premier responsable de ladite Sûreté urbaine, cette journée du 31 décembre n'a connu aucun incident ou acte d'agression ou de violence. Un résultat tellement rare qu'il mérite d'être signalé spécialement dans une occasion aussi particulière que celle du réveillon. Le travail préventif réalisé par les différentes brigades mobilisées à cette occasion semble avoir donné ses fruits. A l'approche de minuit, le chef de la Sûreté de wilaya en compagnie du directeur régional des URS, en tenue civile et décontractés, marchent tranquillement au milieu des piétons sur le front de mer. Les sirènes des bateaux accostés au port retentissent. On y est. On est en 2014.