L'annonce faite ce week-end par la société d'exploitation du tramway (Setram) relative à la mise en place d'une formule d'abonnement unique et mensuel au tramway de Constantine a, certes, pu contenter quelques catégories d'usagers qui utilisent journellement ce moyen de transport pour leurs déplacements professionnels, mais n'a pas du tout suscité l'intérêt de la masse des étudiants et universitaires qui constituent la grande majorité de ces usagers. «Ce n'est pas du tout un tarif étudié et il semble que ceux qui l'ont élaboré n'ont pas tenu compte de notre situation et de nos moyens financiers», se sont plaints, hier, des étudiants rencontrés à la station Benabdelmalek. Et pour cause, le prix unique de 1500 dinars l'abonnement mensuel conçu pour des déplacements illimités est peut être avantageux quelque part pour un étudiant qui dépense chaque jour un minimum de 8O dinars pour un aller-retour à l'université et aux facultés disséminées sur tout le parcours de la ligne. Ce qui lui coûterait pour 22 jours ouvrables dans le mois une somme de 1760 dinars de dépenses au prix actuel de 40 dinars le ticket. «Un gain de 260 dinars par mois c'est peu, ont considéré nos interlocuteurs qui disent avoir espéré l'institution d'un abonnement et des tarifs «spécial étudiant» qui serait issu d'une convention entre Setram et la direction générale des œuvres universitaires à Alger. «Malheureusement, jusqu'à ce jour, aucune convention n'a été passée entre ces deux organismes», ont constaté, non sans déception, les étudiants interrogés qui ont exprimé leur préférence pour un ticket demi-tarif, soit 2O dinars. Ayant procédé à un calcul, un étudiant fera remarquer qu'au tarif que la Setram vient de proposer dans sa formule d'abonnement mensuel, le ticket reviendra à 37,5 dinars. Et de laisser tomber la critique en disant : «Cette formule d'abonnement intéressera peut être les oisifs et les randonneurs qui pourront s'adonner, sans limite, à des voyages entre les deux stations terminus du tramway, mais certainement pas aux étudiants ! ». Interrogés à leur tour, des responsables au niveau d'une direction des œuvres universitaires, ont considéré qu'une convention entre la Setram et l'administration générale des œuvres universitaires pour un tarif préférentiel est improbable, du moins dans l'immédiat, parce que déjà les œuvres universitaires sont engagées par des conventions de transport des étudiants passées avec les entreprises privées et elles ne peuvent pas raisonnablement les annuler. En tout cas, il s'agit là d'une première formule d'abonnement six mois après le lancement du tramway, et il y en aura certainement d'autres dans un proche avenir, assure un contrôleur de la Setram.