Réagissant à la dernière sortie médiatique du président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme CNCPPDH, Me Farouk Ksentini préconisant la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, le cercle «Nedjma» a affirmé, dans une déclaration rendue publique, mardi, que les militants des droits humains, en Algérie, comme ailleurs « ont appris à n'accorder aucun crédit à ses interventions ». L'accusant d'être «chargé par le pouvoir de répondre aux accusations dont il est l'objet pour sa violation des droits humains», le cercle Nedjma' souligne que le président de la CNCPPDH «sort de son rôle pour préconiser la rupture des relations diplomatiques entre l'Algérie et le Maroc». Pour Nedjma', le drame syrien ne doit pas ajouter aux tensions, entre les deux pays, mais doit, au contraire, être l'occasion de solidarités renouvelées, à l'égard de populations qui ont toujours été laissées pour compte par les pouvoirs autoritaires. «Le dernier incident relatif aux mouvements de réfugiés syriens, à la frontière des deux pays, peut et doit être réglé, en engageant des discussions, conformément aux règles de bon voisinage et en application de la règle de la bonne foi, bien connue en Droit international. Une enquête menée de bonne foi, à l'aide, notamment, de documents de voyage des réfugiés concernés, peut aider à déterminer les faits à un niveau approprié» lit-on dans cette déclaration. Les signataires du document, tout en rappelant que les gouvernements algérien et marocain ont, depuis trop longtemps, du mal à éviter les tensions alimentées par des discours haineux qui visent à détourner des questions essentielles du devenir des populations, affirment que nombreux, dans les deux pays, sont celles et ceux qui cherchent à dépasser un chauvinisme, officiellement entretenu, et privilégier les nombreux facteurs de rapprochement entre les deux peuples. «En attendant, nous souhaitons que le souci des droits humains anime les deux parties et permette de prendre des mesures de protection de tous les réfugiés, à la frontière des deux pays», conclut la déclaration. Jeudi dernier, le président de la CNCPPDH, a préconisé la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc suite à la dernière «provocation» dont s'est rendu coupable ce pays à l'encontre de l'Algérie. «Le Makhzen s'est rendu coupable d'une énième provocation à l'encontre de l'Algérie. Ces agissements sont ceux d'un pays ennemi et non pas d'un pays frère. Par conséquent, l'Algérie doit prendre une position ferme pour mettre définitivement fin à ces provocations. A mon sens, il faut rompre les relations diplomatiques», a indiqué Me Ksentini, lors d'une conférence de presse à Alger. La partie marocaine «doit comprendre que l'Algérie est un pays respectable» et, pour cela, il importe de tenir avec le Maroc «le langage qu'il comprend», a-t-il expliqué. «C'est une provocation de trop et une provocation délibérée. Je considère que le Maroc n'est pas un pays voisin, mais un pays ennemi. Il faut tirer les conséquences de ces récurrentes provocations», a-t-il ajouté. «Je considère les dernières allégations comme une provocation méprisable rien de plus», a souligné le président de la CNCPPDH, précisant que l'affaire de prétendues expulsions de réfugiés syriens est «préfabriquée» par le Maroc pour «provoquer l'Algérie».