Dans son message qu'il a adressé aux participants aux assises régionales de la santé qui se sont ouvertes hier à Constantine, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a évoqué le système actuel de santé en mettant l'accent sur la réhabilitation de la notion de service public dans ce domaine. « Parce que les prestations actuelles, souligne le ministre dans ce message qui a été lu par une de ses représentantes, notamment celles données au niveau hospitalier, ne cessent d'être décriées par le citoyen car elles demeurent, la plupart du temps, en deça des ambitions légitimes des autorités politiques qui ont consenti des ressources financières énormes pour la modernisation des structures de santé et leur équipement par le matériel le plus moderne. Le diagnostic que nous avons fait, a poursuivi le ministre, a montré l'existence de problèmes d'organisation et de gestion dont on ne pourra venir à bout d'une façon radicale que par la révision des assises législatives de notre système de santé ». Et ces assises auront pour objectif principal de permettre un débat, le plus large possible, sur tous les aspects liés au domaine de la santé publique, a souligné pour sa part M. Kamel Kezzal, directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), l'autre représentant du ministre, en demandant à tous les participants venus des wilayas de Bejaia, Jijel, Constantine , Sétif, Mila et Oum-El-Bouaghi, de contribuer, par leurs critiques et leurs suggestions, à l'amélioration des services de santé et à la révision de l'assise législative du système national de santé qui va être défini dans la prochaine loi sanitaire. Il terminera en signalant que les mêmes assises se tiennent, dans le même temps à Alger, à Médéa, à Annaba, à Biskra et à Béchar, le 3 et 4 mai, et à Oran les 4 et 5 mai 2014. « Le ministre souhaite, a déclaré M. Kezzal, que ces rencontres soient un espace d'échange, de discussion et de débat, et il a assuré qu'il n'a délivré aucune directive particulière pour mettre des restrictions aux débats qui doivent être libres et se dérouler dans la transparence la plus totale ». Ces assises régionales de la santé sont le prélude aux assises nationales prévues début juin 2014 à Alger pour la révision du code de la santé publique qui date de 1985 et l'élaboration d'un nouveau code. Interrogé sur les priorités à retenir dans ce domaine, le directeur de la santé de la wilaya de Constantine, M. Azzouz Assassi, a estimé que celles-ci résident dans l'organisation des centres hospitaliers, dans les services des urgences ainsi que dans l'accueil des malades, et enfin dans la complémentarité du travail entre le secteur public et le secteur privé. Pour le docteur Mahsas, président de l'association des cliniques de l'Est, le problème réside dans le réajustement et la réévaluation de notre système de santé pour essayer d'apporter des solutions en fonction de tout ce qui est nouveau, tant sur le plan fonctionnel, sur le plan méthodologique que sur le plan gestion, pour arriver à un système de santé adéquat qui puisse répondre à la demande du citoyen et dont le souci essentiel est de viser moins de dépenses pour la santé. « En d'autres termes, comment arriver à bien soigner en dépensant moins », a-t-il résumé. Pour terminer, disons que le travail de ces assises régionales va se dérouler au sein de 6 ateliers de travail thématiques qui vont plancher sur le système national de santé, l'éthique, la déontologie et les organisations professionnelles, la gouvernance et le financement du système de santé, la prévention, la protection et la promotion de la santé, les produits pharmaceutiques et la politique de santé, les ressources humaines, la formation et la recherche et enfin sur le système national d'information. Un septième atelier sera chargé de la rédaction des travaux en faisant la synthèse des recommandations.