Selon le directeur de l'Institut national de l'agriculture et des technologies agro-alimentaires (INATAA) de Constantine, M. Boudjellal Abdelghani, l'esprit d'entreprenariat commence à se développer d'une façon rapide chez les étudiants de son institut qui font preuve d'un engouement certain pour la création d'entreprises. «L'année passée, deux de nos étudiants ont présenté deux projets dans le domaine de l'élevage des escargots et la production de l'huile d'olive et ils ont obtenu des distinctions, nous a-t-il expliqué jeudi lors de la clôture de deux journées de formation-atelier sur la conception du «master plan» de création d'entreprise qui se sont déroulées à l'INATAA. Le 19 mai dernier, a-t-il poursuivi, c'est un ensemble de 15 projets qui ont été conçus. Et aujourd'hui, 3 projets ont été montés par trois groupes de travail constitués d'une douzaine d'étudiants. Et cela promet. «C'est dire que l'esprit d'entreprenariat commence à se développer chez les étudiants et dans le discours des enseignants de l'institut, qui commencent à présenter un travail de valeur dans la recherche et la conception des projets de création d'entreprise individuelle», estime notre interlocuteur. En faisant remarquer que la vocation de l'INATAA, c'est de former des ingénieurs dans l'agro-alimentaire, il n'empêche que le mouvement dynamique qui se dessine chez les étudiants en fin de cycle de formation doit être accompagné, a-t-il relevé. Chaque année, l'INATAA organise des sessions entrepreunariales. Mercredi 28 et jeudi 29 mai, l'institut a organisé une session exceptionnelle qui porte sur le montage d'une entreprise en agro-alimentaire. L'opération a été menée avec la collaboration d'un cadre spécialisé de l'ANSEJ de Constantine et a visé l'élaboration par les étudiants porteurs de projets de ce qu'on appelle en langage économique un «Business-Plan», où il était question d'expliquer comment monter un projet de création d'entreprise en prenant en compte tous les paramètres, en commençant par l'étude de faisabilité, l'étude économique, financière et commerciale du projet, etc. Les étudiants ont présenté leurs dossiers jeudi après-midi à l'institut, devant un jury formé d'enseignants, du directeur de l'INATAA, un formateur de l'ANSEJ, le représentant d'une banque et un entrepreneur authentique. Et les trois groupes ont réussi leur examen. Abordé à la fin des présentations, M. Kerbadj Mohamed Salah, chef du service formation à l'ANSEJ de Constantine, a jugé que «les étudiants sont créatifs et très réceptifs à l'idée d'entreprendre. Ils veulent exploiter les connaissances acquises à l'université et dans l'institut et les traduire en projets économiques concrets, tout en agissant pour leur propre compte». D'après les dires de ce cadre, l'étudiant d'aujourd'hui ne pense plus à l'emploi chez l'Etat, mais il a plutôt tendance à vouloir voler de ses propres ailes en créant sa propre affaire. Puis notre interlocuteur fera l'éloge de la «Maison de l'Entreprenariat» créée par l'ANSEJ en 2007 en partenariat avec l'université de «Constantine 1», en estimant que l'ANSEJ a fait en la matière œuvre de pionnière en Algérie et elle occupe aujourd'hui la place de leader dans ce domaine car cette institution est la seule, jusqu'à présent, qui existe dans le pays. Aussi, en clôturant les deux journées de formation, le directeur de l'INATAA résumera en quelques phrases courtes l'objectif des journées et la nouvelle tendance qui se dessine en disant que «l'Algérie n'a plus besoin d'ingénieurs ou de masters fonctionnaires. L'Algérie a besoin de créateurs. Désormais, l'ingénieur ou le master doivent être créateurs d'emplois, de richesses et d'idées. C'est le but fixé à ces journées et ce sera le but de toutes les activités qu'on verra à l'INATAA dans l'avenir».