Les assises nationales de l'éducation, dont les travaux ont débuté hier, au lycée de mathématiques à Kouba, se poursuivront jusqu'à aujourd'hui lundi, avec l'objectif de formaliser 450 propositions, dont certaines seront mises en œuvre dès la prochaine rentrée scolaire. Les recommandations découlant de ces assises seront appliquées lors de l'année scolaire 2015-2016, selon la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit. La première responsable du secteur de l'éducation a dévoilé, lors de son allocation d'ouverture, les mesures prioritaires à mettre en œuvre rapidement. Il s'agit de renforcer l'enseignement du préscolaire, garantir un enseignement équitable des langues étrangères notamment dans le Sud et les Hauts Plateaux. Il s'agit également de réviser le livre pédagogique et de revoir le volet relatif à la formation des formateurs. Mme Benghebrit a insisté sur le respect de l'éthique dans la profession de l'enseignement. Et de souligner la nécessité d'élaborer une charte d'éthique et de déontologie, un guide de travail quotidien pour l'ensemble des acteurs de l'éducation. Ces assises, précise la ministre, permettront aux acteurs de l'éducation de débattre le bilan évaluatif de la réforme de 2003 à 2014. Il est question aussi de revoir le volume horaire, car selon la commission nationale des programmes, le volume horaire (primaire et moyen) notamment pour l'enseignement des mathématiques, des sciences naturelles et des langues reste très faible. Et ce en conséquence du nombre réduit de semaines. Les membres de la commission citent à titre comparatif la Tunisie, le Maroc, le Qatar et la France qui ont un volume horaire beaucoup plus important que notre pays. La ministre de l'Education a également évoqué la nécessité de revoir la méthodologie d'apprentissage. Dans le rapport de la commission, c'est beaucoup plus précis. Il s'agit d'affermir davantage l'approche par compétence déjà adoptée depuis plus d'une dizaine d'années. Si le département de Benghebrit veut consolider l'approche par compétence, certains enseignants, notamment le Conseil des lycées d'Algérie, ont sévèrement critiqué cette approche d'aller vers le global pour arriver au détail. Le CLA recommande de revenir à l'approche constructiviste qui a donné ses fruits auparavant. Il argumente: cette nouvelle approche et la réforme du système éducatif engagée depuis 2003 n'ont pas répondu aux objectifs assignés. Le porte-parole du CLA, Idir Achour, affirme que selon une enquête réalisée par le CLA, sur 1.000 élèves à travers plusieurs établissements du pays, 70% des élèves ont un niveau faible dans les mathématiques et les langues. Et d'affirmer que 70% des élèves au secondaire ne savent pas faire des opérations de calculs sans calculatrice. Enfin, l'enquête a révélé en outre que 80% des enseignants ont avoué que la progression pédagogique d'apprentissage d'un palier à un autre n'est pas du tout considérable. Le représentant du Cnapest Messaoud Boudiba a affirmé qu'il est contre le fait de prendre des décisions dans la précipitation. «La ministre a affirmé que certaines mesures vont être appliquées dès la prochaine rentrée scolaire, pourquoi cette précipitation ? », s'est-il interrogé. Notre interlocuteur exige un peu plus de temps pour réviser certaines questions de fond. Pour Boudiba, il s'agit de revoir les conditions de réparation et la tenue de l'examen du baccalauréat et surtout de ne plus fixer le seuil des cours pour les candidats. Il exige également de trouver rapidement des solutions pour la surcharge des classes. M. Boudiba affirme que ces assises doivent être un début et non pas une fin en soi. Pour sa part, le chargé de la communication de l'UNPEF, Messaoud Amraoui, a précisé qu'il est impossible de débattre 450 propositions en deux jours. «On ne peut débattre des huit grands chapitres, en consacrant à chaque chapitre quatre heures seulement», a-t-il affirmé. CONCERTATION ENTRE LES SYNDICATS ET LA MINISTRE EN FIN DE SEMAINE Des réunions de concertation entre la ministre de l'Education Nouria Benghebrit et les syndicats du secteur sont prévues à partir du 23 de ce mois. En effet, le Cnapest sera reçu mercredi prochain, suivi par l'UNPEF qui a été invité à la concertation jeudi prochain. La ministre devra accueillir un par un les syndicats du secteur pour connaître les revendications du partenaire social. Les syndicats eux parlent déjà de priorités. Ils exigent des réponses rapides et urgentes sur certains dossiers. La ministre de l'Education veut ainsi rencontrer les syndicats du secteur pour assurer, plus ou moins, une rentrée scolaire stable.