Les transporteurs, notamment les taxis inter-wilayas et autres routiers, sont souvent sollicités par les citoyens en vue d'accomplir des courses : envoi de courrier ou autres colis. Et c'est toujours l'urgence qui incite à ce mode de transport, même s'il est devenu cher. Au niveau des stations de taxis, l'on trouve parfois même des bureaux de consignes qui servent de points de dépôt où le destinataire peut récupérer son colis. Colis, c'est trop dire, car il s'agit surtout d'envoi de résultats médicaux, de dossiers administratifs, des actes d'état civil, entre autres, soit de petits envois qui ne prennent aucune place, mais pour lesquels il est exigé le même montant que celui à payer par le passager. L'acheminement d'un courrier d'Oran à Sidi Bel Abbès, par exemple, est fixé à 200 dinars, soit le même montant de la place. Et l'on peut imaginer le gain que les transporteurs peuvent glaner en dehors du transport des passagers. Les prix sont un peu exagérés par rapport au service, estiment ceux qui ont eu à recourir à ce moyen pour acheminer dans l'urgence des envois. Et si quelqu'un essaye de rouspéter, il s'entendra dire : « si tu veux, prends une place et emmène ton courrier toi-même, on ne t'exigera que le prix de la place ». Mais ces chauffeurs savent que tous ceux qui ont recours à ce genre de « poste » sont acculés par le gain de temps et le font, donc, dans l'urgence. Les autres moyens d'acheminement, comme les coursiers professionnels, sont excessivement chers. Mais il y a toujours des bénévoles et des bienfaiteurs parmi les passagers qui vous font carrément la commission. On les voit au départ du train et même des avions dans les aéroports, sitôt le contenu examiné (les gens sont également méfiants), ils le font avec le sourire, surtout lorsqu'il s'agit d'un besoin vital. En tous les cas, ce mode de transport informel se doit d'être tarifé et intégré dans la nomenclature des prix que les pouvoirs publics fixent, car, après tout, c'est un service payant. Quant aux services de la poste, ils se doivent de se réapproprier le créneau pour ne pas être complètement débordés par le circuit informel, car la nature a horreur du vide. Et dire que ce service était gratuit autrefois.