Le dialogue inter-malien inclusif est entré, ce jeudi, dans sa quatrième phase, sous l'impulsion d'Alger, entre Bamako et les représentants des six mouvements politico-militaires du Nord Mali, en présence de la CEDEAO, l'ONU, l'UA, l'OCI, l'UE, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Nigeria, en tant que médiateurs. La séance de la reprise des travaux du 3ème round des négociations a été entamée, sous la présidence du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en présence de son homologue malien, Abdoulay Diop, et des représentants du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le Peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de Libération de l'Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l'Unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA dissident). Le chef de file de la diplomatie algérienne a rappelé l'opportunité de ces négociations et a appelé à «saisir la chance» de ce processus pour trouver un accord de paix, global et définitif, en vue du retour de la stabilité, au Mali. Il reviendra sur le caractère inclusif de ces négociations, en soulignant que ces «aux Maliens, eux-mêmes, de faire la paix», aidés, en cela, par le groupe de la médiation présent aux pourparlers d'Alger. M. Lamamra indiquera que la poursuite de ces négociations se fera «à huis clos». De son côté, son homologue malien affirmera que son gouvernement «ne ménagera aucun effort» pour une sortie de crise. Une solution au problème malien qui se profile, selon lui, d'autant plus, que la situation sur le terrain est «relativement calme», mais reste «fragile», du fait de quelques actions «terroristes» qui visent «à ralentir le processus de paix d'Alger». Pour leur part, les mouvements politico-militaires de la région du Nord Mali ont réaffirmé, leur «ferme» détermination à oeuvrer «à trouver une solution adéquate, prioritairement pacifique, dans le cadre des aspirations légitimes des populations de l'Azawad». Une déclaration qui ouvre la porte sur d'éventuelles autres actions, au cas où des solutions «pacifiques» ne sont pas trouvées. La déclaration du représentant de la Coordination de mouvements de l'Azawad (CMA) est , également, claire et ne laisse aucun doute sur les intentions des Touaregs qui veulent la paix pour l'Azawad et le Mali «mais pas à n'importe quel prix». La CMA regroupe le CPA, le CM-FPR, le MNLA, le HCUA et le MAA dissident. De son côté, le représentant de la plate-forme d'Alger, constituée du MAA, n'a pas posé de conditions préalables de son mouvement à contribuer au retour de la paix au Mali tout entier. Son appel à «nos frères et soeurs de la CMA pour nous retrouver et parler, le même langage, pour reconstruire, ensemble, le Mali», suggère des dissensions parmi l'opposition. Cette discordance a poussé les partenaires du dialogue intermalien à inviter les deux parties, gouvernement et mouvements du Nord Mali, à des «compromis». Le représentant des Nations unies, Arnauld Akodjenou, a appelé les différentes parties, impliquées dans ce processus de paix, à «faire des compromis et des concessions» pour résoudre ce conflit. M. Akodjenou a lancé un appel aux mouvements politico-militaires, les invitant à «se sacrifier aux compromis et aux concessions» et à «participer, personnellement et activement, aux échanges du dialogue». Le représentant de l'Union européenne (UE), Michel Reveyrand - de Menthon a abondé dans le même sens, indiquant que «toutes les parties, pour parvenir à cet accord, doivent comprendre et vouloir trouver, ensemble, un compromis et pour cela il faut prendre en compte les attentes, le point de vue et les perspectives de l'autre». Quant au Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'Union africaine (UA), il estime que ce quatrième round a enregistré des avancées «significatives», dans les pourparlers «car les parties ont porté des observations de fond, sur le document portant les éléments pour un accord de paix proposé par la médiation». Il précisera que l'UA a relevé de «nombreux points de convergence» à même de parvenir à un «accord consensuel». Ainsi, il est attendu du gouvernement de Bamako «des concessions, à la fois novatrices et généreuses, dans le respect des principes, déjà, convenus dans la feuille de route et qui permettront aux populations du Nord, une représentativité au sein des institutions nationales et une participation, plus effective, à la gestion des affaires locales», a expliqué M. Chergui, tout en souhaitant que les mouvements armés fassent preuve de réalisme.