Dernièrement aux USA, a été décerné à notre compatriote le Dr Noureddine Melikchi, le titre symbolique de «Ambassadeur de Mars». Cette communauté, à travers ce geste, a récompensé le rôle de l'Algérien dans la conception et le lancement du laboratoire de la NASA, vers la planète rouge. Le physicien que nous avions rencontré dans sa ville natale, revient sur ce parcours. L'enfant de Thenia (Boumerdès), salue d'abord l'abnégation et le travail de ses enseignants du primaire surtout, parmi eux Lounes Chabi, enseignant de français, qui vit toujours à Thenia. Fin de cycle du collège, direction Alger et le lycée Abane Ramdane d'El Harrach qui recevait, à l'époque, les lycéens de la côte-est, du fait de l'absence de lycée dans ces régions. Agé de 15 ans, il poursuivra ses études jusqu'à l'obtention de baccalauréat Maths», qui lui ouvrit les portes de l' Université de Bab Ezzouar (USTHB), département de Physique, durant quatre années, pendant lesquelles, dira-t-il, il reconnaît avoir eu la chance d'être sous la main de professeurs aux qualités énormes, qui bâtissaient l'Algérie, leur rareté, aujourd'hui, se fait cruellement sentir. De plus, le docteur se dit privilégié de côtoyer des étudiants et professeurs venant des quatre coins du pays. Après des études post-graduation, en Algérie, il prit la direction du Royaume-Uni, à l'Université de Sussex. Après une courte expérience post doctoral à Londres, il fut appelé au service national en 1988, entamé à Djelfa, avant de rejoindre, une seconde fois, l'USTHB, en tant qu'enseignant-chercheur. Après deux ans, à la fin de 1990, il quitta le pays pour les Etats-Unis d'Amérique. Avant-hier, il est revenu, à partir de l'Université M'hamed Bougara' de Boumerdès, sur « Les résultats de la mission Curiosity sur la planète Mars », lancé le 26 novembre 2012, en donnant tous les détails techniques de cette mission. Le Dr Melikchi parlera, également, de ses axes de recherches qui touchent le développement de nouvelles méthodes de détection de biomarqueurs pour le dépistage précoce de cancers. « Nous développons des méthodes optiques et des modèles mathématiques qui nous permettent de déceler, très tôt, des signes de cancer par des méthodes non invasives. Une des méthodes que nous utilisons, pour ce travail, consiste à exciter un échantillon biomédical, par le biais d'un laser, suivant une technique appelée LIBS (Laser Induced Breakdown Spectroscopie). Comme je l'ai dit, «ChemCam» est basé sur l'instrument LIBS, qui est, en ce moment même, sur Mars ! Je suis impliqué en tant que physicien spécialiste du LIBS et je travaille, en étroite collaboration, avec de nombreux chercheurs dont des géophysiciens, des géochimistes et, bien sûr, d'autres physiciens. Pour clore le débat, on parlait de la situation de chercheurs en Algérie. Le talent scientifique algérien existe et reste très apprécié, au-delà des nos frontières, mais que fait-on pour que ces talents soient connus, valorisés et encouragés ?» se demande le physicien atomique.