Alger et Ryad ne ratent aucune occasion pour souligner la bonne santé de l'entente économique entre les deux pays et la tenue, chaque année, au début de décembre de la Commission mixte algéro-saoudienne en est le meilleur exemple. Si cette 10ème session n'a pas dérogé aux traditionnels dossiers bilatéraux, elle s'inscrit, pourtant, dans un contexte particulier avec l'évolution du marché pétrolier. Un aspect souligné par le ministre des Finances, Mohamed Djellab, qui a mis l'accent, mardi, sur la diversification de la coopération entre l'Algérie et l'Arabie Saoudite, dans tous les domaines. Une diversification «impérative», surtout du côté algérien, pour faire face aux nouvelles donnes économiques caractérisées par un véritable effondrement des prix du pétrole. Le discours ministériel est clair et sans ambages, épousant la stratégie de communication du gouvernement qui insiste, de plus en plus, sur l'encouragement des exportations hors hydrocarbures, pour «atténuer, progressivement, la charge sur le budget de l'Etat». M. Djellab dira, en perspective, que la chute des prix du baril de pétrole oblige les deux pays à mettre en place «une assise économique solide et diversifiée et une coopération, dans tous les secteurs, notamment dans les domaines de la planification, la prospective et les statistiques», à travers «le développement des investissements saoudiens, en Algérie, et la consolidation des relations entre les hommes d'affaires algériens et saoudiens». Des recommandations qui figuraient, déjà, lors de la 8ème session de la Commission mixte algéro-saoudienne, de 2012, avec la nécessité d'investir dans des domaines, hors hydrocarbures, notamment, pour le secteur privé, en invitant les investisseurs à bénéficier des avantages dans le domaine. Rappelons que le volume des échanges commerciaux, entre les deux pays, sont passés de 436 millions de rials, en 2008, à 2.150 millions de rials, en 2013 (1dollar équivaut à près de 4 rials). Si le ministre algérien a invité les hommes d'affaires algériens et saoudiens, à identifier les projets de développement complémentaires et réalisables, le représentant du Royaume wahhabite, le ministre du Commerce et de l'Industrie, Tawfik Ben Fawzane El Rabia, a, quant à lui, mis l'accent sur les aspirations de Ryad à hisser le volume des échanges commerciaux, invitant les Algériens à profiter du programme de financement des exportations, relevant du Fonds saoudien pour le développement qui facilite l'importation des produits saoudiens. Il a, également, évoqué la volonté des Saoudiens à investir, en Algérie, affirmant qu'ils étaient prêts à investir plus de 2 milliards de dollars, en 4 mois, principalement dans les secteurs des matériaux de construction et celui des industries d'emballage et de conditionnement. Des investissements balisés et renforcés par des textes concernant les domaines du Commerce, de l'Education, du Tourisme et de la Formation professionnelle, comme rappelé par M. Djellab qui a exhorté les responsables des secteurs concernés à l'élaboration de la mouture finale des nouveaux textes, en cours d'examen, en prévision de leur signature. Il a, aussi, estimé la nécessaire programmation d'une première réunion de la Commission de suivi des investissements, durant cette session. Rappelons, aussi, qu'une société algéro-saoudienne d'investissement, avec un capital de 8 milliards de DA, basée à Alger, a été fondée, en 2008, dans le cadre de l'exécution des recommandations de la Commission.