«La criminalité a augmenté en Algérie de 2% depuis 2012 : entre 170.000 à 180.000 infractions sont enregistrées chaque année en Algérie, soit 300 à 400 pour 100.000 habitants», a indiqué, hier, au micro de la Chaîne III, le commissaire principal Chaâbane Soualhi, chef du service de recherche et analyse criminelles à la DGSN. Imputant cette nouvelle forme de violence urbaine à l'extension des villes et l'encombrement de certains centres urbains, le représentant de la DGSN a expliqué que «la moitié des actes criminels répertoriés sont commis par voie de violence». Chiffres à l'appui, le commissaire Chaâbane Soualhi a, également, indiqué qu'au cours des deux dernières années, «il a été constaté une augmentation d'environ 2% de la criminalité résultant, selon lui, de l'action proactive des services de police», a-t-il affirmé, ajoutant que les services de sécurité «observent, depuis un certain moment, une criminalité latente qui n'est pas affichée ou que les citoyens ne veulent ou n'osent pas dénoncer», a-t-il souligné. Parmi les cas de criminalité les plus courants, le commissaire Chaâbane Soualhi fait état des atteintes aux personnes à travers les coups et blessures volontaires (CBV) à l'aide d'armes blanches, «ce qui représente 45% du volume de ce phénomène de la violence urbaine, soit 80.015 cas en une seule année» a-t-il dit. Au sujet de la violence juvénile, le commissaire principal Chaâbane Soualhi l'imputera d'une part «à la faiblesse de l'autorité parentale», mais aussi «aux conséquences de l'échec scolaire et aux tensions sociales à l'intérieur des foyers», a-t-il tranché. Au sujet des rixes et autres batailles rangées, constatées dans certaines régions, comme dans la ville de Ali Mendjeli à Constantine, ou certaines localités de l'Algérois, le représentant de la DGSN s'est dit «compréhensif» du sentiment d'insécurité qui prévaut chez certains citoyens, mais «l'action aussi bien préventive que répressive des services de sécurité est permanente», a-t-il expliqué. Relevant l'amplitude du trafic de drogue en Algérie et, partant, de sa consommation par les jeunes, l'invité de la Chaîne 3 a fait état de «9.856 infractions à la législation des stupéfiants (détention et consommation), soit 6% du volume global de la criminalité», a-t-il révélé, ajoutant que «le trafic de drogue vient en 3ème position après les atteintes aux personnes et aux biens». Rebondissant sur le problème des gangs qui sèment la terreur dans certaines villes du pays, le commissaire principal Chaâbane Soualhi a catégoriquement rejeté «l'idée qu'il puisse exister des gangs organisés, dirigés par des chefs, ayant la mainmise sur un territoire et s'adonnant au trafic de drogue ou de véhicules ; on est, dit-il, très loin de cela, parce que dès qu'intervient la police et la justice, la situation s'estompe immédiatement», a-t-il affirmé. Pour prévenir ces crimes, le chef du service de recherche et analyse criminelles à la DGSN a estimé que parmi les actions de prévention restant à développer, «le déploiement de la police de proximité est une priorité», ajoutant que cela «pourrait être d'un grand apport pour permettre de détecter les jeunes déviants et d'anticiper sur leur comportement », a-t-il indiqué. Se félicitant de la collaboration des citoyens par le truchement du numéro vert (1548), l'invité de la Chaîne III a, par ailleurs, expliqué que pour conjurer la violence juvénile, «il est important de construire des infrastructures de loisirs et de détente aux alentours des cités et des quartiers, pour éviter ce genre de situations», a-t-il conclu.