Une réunion d'urgence. Ordre du jour : la chute des prix de pétrole ! L'ambiance est sérieuse, d'ailleurs les visages crispés et les regards perdus ! Les personnalités présentes sont importantes, par leurs fonctions ! Cependant, elle renvoie l'image d'un pouvoir exécutif dominé par les conseillers spéciaux et les militaires et quelques ministres ! Le président, selon l'APS, juge que la situation est « inquiétante », mais « maîtrisable » grâce à notre balance de paiement et « nos réserves de change ». Question : Que faire quand nos réserves seront épuisées ? Va-t-on recommencer les négociations avec le FMI ? Va-t-on s'appuyer sur nos institutions solides, transparentes ? Va-t-on s'appuyer sur notre système fiscal qui assurerait le fonctionnement de l'Etat ? Va-t-on s'appuyer sur notre économie solide par ses infrastructures et sa transparence ? Va-t-on s'appuyer sur notre système de justice indépendant ? Va-t-on s'appuyer sur notre système éducatif pour former une élite qui pourrait offrir une alternative fiable et sereine ? Va-t-on s'appuyer sur notre recherche scientifique ? Va-t-on laisser un savoir-faire pour nos enfants ? Va-t-on laisser des citoyens autonomes et acteurs de leur vie et de leur cité ? Va-t-on et va-t-on, etc. Y a-t-il un espoir quelque part dans notre pays ? Que va-t-on laisser pour nos futurs citoyens ? Va-t-on laisser un Parlement élu démocratiquement qui vote des lois émanant de la volonté populaire ? Va-t-on laisser une République populaire ou oligarchique ? On laissera un pays le plus vaste en Afrique, vidé de ses richesses minières et son potentiel humain. Un pays où on peut tout acheter, sans rien fabriquer ? Un pays où l'évasion fiscale sera la règle de toute transaction commerciale. L'informel sera formel et vice-versa ! Des manifestations omniprésentes dans les villes, comme aux villages. Le plus fort impose sa loi au plus faible ! Quel pessimisme ! me dit un lecteur, c'est vrai surtout quand on sait que tout est déjà « écrit » ?