A l'occasion de la Journée mondiale des zones humides coïncidant avec le 02 février de chaque année, la conservation des forêts de la wilaya d'Oran a animé hier un riche programme au niveau du lac Telamine, commune de Benfréha, daïra de Gdyel. L'évènement a été marqué par la participation de quelque 200 personnes représentant plusieurs institutions, dont la direction de la conservation des forêts, de l'environnement, la protection civile, le Croissant-Rouge Algérien (CRA) et plusieurs associations de protection de l'environnement de la wilaya d'Oran. Au programme de cette journée commémorative, une exposition, des plantations, une opération de nettoiement du site et une conférence animée au niveau de la salle de cinéma de Gdyel. Parmi les propositions suggérées par la société civile lors du débat consacré au sujet de la pollution du lac Telamine, on retiendra celle ayant préconisé la réouverture du canal, bloqué depuis les années 90, afin qu'il soit connecté avec la future station de traitement des eaux usées de Bethioua. Pour protéger cette zone humide importante de la wilaya d'Oran, les militants associatifs ont également proposé une solution d'urgence consistant à recourir à un procédé d'épuration naturel. Une solution qui exige toutefois le concours de tout le monde, mouvement associatif et services de l'exécutif, plaident les représentants de la société civile de la wilaya. A noter qu'une zone humide est un écosystème qui nous fournit de l'eau et la purifie tout en rechargeant la nappe phréatique. Il agit comme une éponge naturelle qui nous protège contre les inondations et les sécheresses, assure la protection du littoral à mesure que le niveau de la mer monte. Les zones humides regorgent de biodiversité et sont un moyen vital de stockage du carbone. Pourtant, le grand public n'a que peu conscience de ces avantages vitaux. Souvent considérées comme des espaces à l'abandon, 64% des zones humides de la planète ont disparu depuis 1900. D'où l'extrême urgence pour les pouvoirs publics et pour les associations de l'environnement de les protéger et de les valoriser... Oran compte huit zones humides dont quatre classées Ramsar (Sebkha, la Mactaa, Lac Tilimine et les Salines d'Arzew) et quatre autres (Dhayat Oum Ghellaz, Dhayat Bagra, Dhayat Morsli et Dhayet Sidi Chahmi) qui font l'objet d'un intérêt en vue de leur classement Ramsar. Toutefois ces zones ne cessent de subir des dégradations. Les spécialistes en environnement décrivent la situation de «catastrophique» dans certaines de ces zones devenues de véritables dépotoirs. Comme chaque année, la sonnette d'alarme sur la situation des zones humides à Oran est tirée pour attirer l'attention sur les dégradations que connaissent ces régions connues pour la fragilité de leurs écosystèmes et mettre en place une «véritable bonne gouvernance environnementale». Parmi les «dégâts» que subissent ces zones, le pompage excessif des eaux souterraines, l'extension des zones urbaines sur ces zones, l'altération des eaux et des écosystèmes par les diverses sources de pollution, la salinisation des chotts et sebkhas conduisant inévitablement à la réduction des surfaces agricoles, des pâturages et des forêts du fait de l'érosion.