Contrairement aux idées reçues, 44,4% des salariés de sexe féminin avaient un niveau universitaire en 2011, contre 10,70% seulement pour leurs homologues masculins. Un chiffre relevé par une enquête de l'Office national des statistiques (ONS) et qui a une incidence directe sur la fiche de paie des concernés. En effet, l'enquête dévoile un différentiel qualifié de «petit» entre le salaire moyen mensuel des femmes par rapport à celui des hommes en 2011, globalement pour une raison de qualification mais particulièrement « en partie de la structure globale des effectifs de salariés par qualification». L'enquête décennale sur les dépenses de consommation et le niveau de vie des ménages de 2011, dans son volet salaire, explique que les femmes touchent un peu plus de 5200 DA que les hommes par mois, soit 33.900 contre 28.700 DA. L'enquête de l'ONS explique en gros que le diplôme universitaire induit directement sur les salaires moyens puisqu'il variait de 22.568 DA pour les sans instruction à 42.383 DA pour le niveau supérieur. Par ailleurs, le salaire net mensuel global issu de l'activité principale s'élevait en 2011 à 29.500 DA. Une moyenne qui tient compte de l'activité, du secteur juridique, mais aussi de l'âge et du niveau d'instruction. L'enquête a démontré que le salaire moyen mensuel dans le secteur public était de 36.084 DA, alors que dans le secteur privé il était estimé à 22.872 DA. Le secteur public employant davantage de cadres avec 71,3% de son personnel contrairement au secteur privé avec 60% du personnel dévolu à l'exécution des tâches. L'enquête a également révélé que la classe médiane des salaires oscillait entre 15.000 à 25.000 DA et le salaire médian tous secteurs confondus était de 24.468 DA. Par ailleurs, et dans le secteur public, 30% des effectifs touchaient mensuellement moins de 25.000 DA et 30% du personnel salarié touchait plus de 40.000 DA. 5% des effectifs du public avaient un salaire moyen inférieur au SNMG. Pour le privé, la tendance était inversée puisque 73,5% des effectifs percevaient moins de 25.000 DA, alors que 6% seulement du personnel salarié touchaient un salaire moyen supérieur à 40.000 DA et 26,2 % avaient un salaire inférieur au SNMG. Une tendance déjà confirmée par les statistiques de l'ONS qui ont démontré que l'augmentation du SNMG, passant de 12 000 à 15 000 DA ainsi que les revalorisations salariales enregistrées en 2010 et 2011 ont contribué à la hausse des salaires nets mensuels moyens en Algérie mais aussi à une plus grande disparité entre privé et public. Mais, paradoxalement, et alors que l'Etat paye mieux que le privé, et que ce dernier avait tendance à tirer vers le bas le niveau moyen des salaires, les augmentations salariales des cadres intervenues en 2010 en Algérie ont été plus importantes dans le secteur privé que dans le secteur public. En deux mots, le privé a revu à la hausse les fiches de paie de ses cadres plus que celui du public, avec 7,17% d'augmentation contre 5,55%. Pour rappel, cette enquête a été réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 12.150 ménages algériens répartis sur l'ensemble du territoire national.