Ces derniers jours, les légumes et fruits sont devenus hors de portée de plusieurs ménages, eu égard à la hausse de leurs prix sur le marché. Les gens ont tendance à venir au marché pour se faire rincer les yeux, puis quitter les lieux, sans pouvoir acheter le moindre légume. Selon certains consommateurs, c'est la deuxième semaine consécutive que les prix sont devenus inaccessibles, étant donné que les transporteurs qui approvisionnent la wilaya n'ont pas pu la rallier à cause des intempéries. Les pluies et de la neige ont coupé les routes et ce n'est pas la première fois que les conditions climatiques désastreuses sont à l'origine de cette flambés des prix des fruits et légumes. C'est dire les conséquences de la dépendance économique, en matière agricole, de Bechar vis-à-vis des wilayas limitrophes. La politique du développement agricole dans cette wilaya du sud du pays est un leurre puisque cette wilaya recense quelques cinq mille agriculteurs sur le papier, qui ont tous ou presque bénéficié des aides financières et autres avantages, avant de disparaître dans la nature, grâce à des complicités, abandonnant carrément leurs parcelles de terrain, sans être inquiétés. Il est à noter que cette situation chaotique que vivent les marchés des fruits et légumes et le secteur agricole dans cette wilaya en général, où la pomme de terre, pour ne citer que ce légume, coûte entre 120 DA et 110 DA le kg, est le résultat de la mauvaise application de cette politique. Les camions venant de Takhmaret, de Mascara et de Tlemcen sillonnaient en temps normal, à longueur de journée, les routes des différentes localités à travers cette wilaya qui fait face à l'absence de production agricole, notamment les cultures maraîchères. Seule la phoèniciculture, relevant du patrimoine national et plus spécialement du territoire du sud, a une prédominance et constitue plus ou moins un poids économique dans cette wilaya, compte tenu du grand nombre d'implantation de palmiers dattiers, ces dernières années. S'agissant du foncier agricole, ce dernier connaît une situation alarmante aussi, du fait du manque de contrôle et de suivi de la part des services concernés. Des faux agriculteurs se sont accaparés de terrains agricoles, dans une impunité totale, dans le but de présenter un dossier administratif pour accéder aux prêts bancaires et autres avantages financiers. Selon certains membres de la commission de l'APW, la direction de wilaya de l'agriculture, principale concernée par ces problèmes qui portent atteinte à ce secteur, avait hérité de cette situation qui n'a que trop duré. Et d'ajouter, la ferme expérimentale située dans la localité de Bel-houari, pour laquelle les pouvoirs publics ont déboursé un argent fou pour son entretien et l'installation de toutes les commodités, se trouve actuellement abandonnée. Pour appuyer leur dire, les membres de cette commission n'ont pas hésité à nous montrer des images bouleversantes de l'état dans lequel se trouve actuellement cette ferme relevant du domaine public, où visiblement des tonnes des tuyauteries de diverses dimensions sont exposées, à même le sol, aux aléas de la nature et aux vols. Une situation qui s'apparente à du gaspillage, purement et simplement, des deniers publics, et à de l'argent jeté par les fenêtres. Pour ce qui est de l'électrification rurale, il a été signalé que, malgré les efforts qui sont déployés, beaucoup reste à faire encore. Un certain nombre de périmètres agricoles, créés dans le cadre de la mise en valeur, ne sont pas encore touchés par l'opération d'électrification rurale.