Un petit quart d'heure, c'est le temps qu'a pris une réunion de l'exécutif convoquée hier en début de matinée par le wali. Temps a priori largement suffisant pour le chef de l'exécutif afin de briefer les directeurs de secteurs en vue de la présentation du bilan des activités de la wilaya 2014 devant l'APW. En clair, le wali veut «standardiser» les méthodes d'exposition des bilans de l'ensemble des directions en prévision de la prochaine session de l'Assemblée populaire de wilaya. Un ajustement de forme avant le débat de fond. «Soyez clairs, nets et précis». C'est le mot d'ordre qui résume tout. Si le premier responsable de la wilaya avait jugé nécessaire de rassembler, sous la coupe de l'hémicycle, tous les membres de l'équipe exécutive, juste pour cet exercice de style, c'est parce qu'il y avait une bonne raison. En effet, d'aucuns n'ignorent qu'une bonne proportion des exposés qui se font d'habitude à l'occasion de l'approbation par l'APW du bilan annuel de la wilaya tournent à des fiches techniques de secteurs ou à une sorte de définitions Wikipédia. Où l'information fondamentale, celle qui importe, est noyée dans le long et surchargé récit. On en a vu bien des exemples par le passé. La rhétorique -qui est malvenue en pareilles occasions- dont s'abuse des discoureurs parmi des directeurs pour masquer les failles de leurs secteurs, ne donne plus ses fruits sous Abdelghani Zaâlane. Au contraire, elle vaut à son praticien de cinglants revers « on live » et, à la longue, un départ discret de la wilaya. Accordant un intérêt particulier donc au prochain rendez-vous de l'APW, le chef de l'exécutif a tenu hier un briefing avec tous les directeurs et les chefs de daïra pour leur donner ses grandes orientations quant à la présentation, secteur par secteur, du bilan des activités de la wilaya, au titre de l'exercice écoulé 2014. La méthode qui sera commune à tous les chefs de secteurs ou de daïra se déclinera donc sous forme d'un canevas où figureront les indicateurs-clés, qu'ils soient positifs ou négatifs (taux de consommation pour les PCD, les PSD, taux de paiement de crédits, taux d'avancement des projets phares, besoins financiers, etc.). Les responsables concernés devront transmettre d'ici peu leurs bilans respectifs au directeur de la programmation et du suivi budgétaire (ex-DPAT) de la wilaya à l'effet d'une synthèse globale de la wilaya. Ceci, alors que le budget d'équipement de la wilaya de l'année en cours 2015, première année de la mise en œuvre du plan quinquennal (2015-2019), ne tardera pas à être notifié. Il sera juste un peu supérieur à celui de l'exercice d'avant 2014, qui était de 26,3 milliards de DA. Quelle qu'en soit la consistance de l'enveloppe octroyée, on sait déjà qu'elle sera mobilisée pour l'achèvement du programme en cours de réalisation et en deuxième lieu, à l'injection de nouveaux projets de manière à consolider ce programme de réalisation. On sait déjà également que tous les réajustements d'anciens programmes revendiqués à l'échelle locale ont été acceptés à l'échelle centrale. Avec cette «nouveauté» pour 2015, selon certaines indiscrétions, qu'il sera accordé uniquement les enveloppes pour l'étude (sans la réalisation) de nouveaux projets. Démarche logique, quand on sait que l'étude pour un projet «moyen» dure une année pour être ficelée, ce qui repousse la phase réalisation à l'année prochaine, soit des surcoûts de taux au-delà du tolérable très souvent. Il est à rappeler, par ailleurs, que la cagnotte de 2.630 milliards de centimes allouée à la wilaya en 2014 était répartie en deux rubriques : programmes neufs (7,7 milliards de DA) et réajustement (18,6 milliards de DA). Oran s'était vu accorder un «avenant» de 18,6 milliards de DA, soit 70,82% du nouveau budget alloué, pour des programmes déjà inscrits insuffisamment couverts financièrement. «Cette réévaluation va permettre à plusieurs secteurs de régler des situations, d'achever des projets en souffrance pour insuffisance d'enveloppe financière, d'équiper des structures achevées mais non encore fonctionnelles, etc. Cela affermira la crédibilité de l'Etat, sa solvabilité aussi. Cette proportion très considérable de réajustements accordés pour d'anciens programmes est, par ailleurs, pleine d'enseignement sur la manière d'évaluation de l'AP. Or, il ne faut pas perdre de vue que, dans pas mal de cas, on s'empresse à évaluer le coût du projet par pur et légitime souci d'obtenir son inscription le plus tôt possible, quitte à ce qu'il demeure, par la suite, tributaire à une rallonge financière. Et cela va finalement dans la logique des choses, car le bon sens veut qu'on achève d'abord ce qu'on a déjà. Quant aux programmes neufs dont a fraîchement bénéficié notre wilaya, il faut se fixer une échéance dès maintenant. Il faut que les nouveaux chantiers démarrent en avril, globalement. Pour les PCD, nous avons devancé les évènements, puisque les avis d'appel d'offres ont été lancés depuis plusieurs mois et les entreprises de réalisation retenues. Ainsi, il ne reste pour les APC qu'à lancer les travaux dès que la décision d'inscription leur sera notifiée», avait alors analysé le wali.