L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin est depuis samedi à Alger. Il a été reçu, hier, par le président de la république Abdelaziz Bouteflika, le premier ministre Abdelmalek Sellal et les présidents des deux chambres du Parlement, Larbi Ould Khelifa et Abdelkader Bensalah. «L'entretien a porté sur les relations bilatérales privilégiées et les multiples domaines de coopération que les responsables des deux pays œuvrent à renforcer, notamment au plan économique, au bénéfice des deux pays, souligne un communiqué du Conseil de la nation qui ajoute que la rencontre a également porté sur la coopération parlementaire et l'importance de poursuivre les rencontres à travers l'échange de visites, et sur la commission d'amitié parlementaire algéro-française en accordant «un intérêt particulier» à la coopération entre les deux instances. Côté français, on se félicite de la «qualité exceptionnelle» de la relation entre les deux pays et on met en exergue la mission dont a été chargé Raffarin par le président Hollande et qui consiste à suivre personnellement l'évolution de tous dossiers (économiques et politiques) entre les deux pays. «Cette visite illustre l'intensité de la coopération interparlementaire franco-algérienne, marquée notamment par le déplacement en Algérie en octobre 2014 de Mme Elisabeth Guigou, présidente de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Une visite en Algérie de M. Patrick Mennucci, président du groupe d'amitié France-Algérie de l'Assemblée nationale, est également attendue prochainement, de même que des échanges de visites entre les présidents des Assemblées nationales, française et algérienne», indique pour sa part dans un communiqué l'ambassade de France à Alger. Cette dernière explique en outre que ce déplacement manifeste par ailleurs la qualité exceptionnelle de la relation bilatérale et le dialogue permanent entre la France et l'Algérie sur l'ensemble des questions régionales et internationales, illustrée notamment par la visite à Paris la semaine dernière du ministre des Affaires étrangères, M. Ramtane Lamamra, durant laquelle le ministre des Affaires étrangères et du Développement international, M. Laurent Fabius, a réitéré le soutien de la France à la médiation algérienne pour la paix et la réconciliation au Mali. «Notre relation bilatérale est historiquement exceptionnelle du fait de notre culture et de notre langue en partage, de nos liens humains, de notre interdépendance économique et de nos intérêts stratégiques communs. Elle nécessite des outils de coordination et de suivi à la hauteur de nos ambitions et c'est pourquoi nous avons institué depuis 2012 une rencontre annuelle de nos Premiers ministres, le Comité Intergouvernemental de Haut Niveau, ou encore des réunions, tous les ans, du Comité mixte économique franco-algérien», a tenu à souligner, avant-hier au soir, l'ambassadeur de France en poste à Alger, Bernard Emié. Le chef de la mission diplomatique, qui intervenait à l'occasion d'une réception organisée en l'honneur de Jean-Pierre Raffarin, soutient que la fréquence des visites de haut niveau lui rappelle tous les jours la «densité de cette relation bilatérale». «Je m'apprête ainsi à accueillir, les 19 et 20 avril, le secrétaire d'Etat aux anciens combattants et à la mémoire, Jean-Marc Todeschini. Au mois de mai, ensuite, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, seront présents à Alger dans le cadre d'un point d'étape du Comité mixte économique franco-algérien après celui de novembre 2014», dira l'ambassadeur qui n'a pas omis de rappeler la concrétisation du projet de l'usine de montage des véhicules Renault Symbol à Oran, inauguré en novembre dernier par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et qui n'aurait jamais vu le jour, estime l'ambassadeur, sans les efforts déployés par Raffarin. Ce dernier, faut-il le souligner, a été remplacé par Jean-Louis Bianco. La dernière visite de M. Bianco en Algérie remonte à février dernier. «La visite a permis d'identifier de nombreux chantiers d'avenir dans les secteurs les plus stratégiques pour l'Algérie comme pour la France : l'agriculture, les transports, le logement, ou encore le numérique», a fait savoir l'ambassadeur de France à Alger qui ajoute qu'à d'Annaba, c'est une filière ferroviaire que «nous souhaitons bâtir ensemble, autour de l'usine de tramways d'Alstom que Laurent Fabius et Emmanuel Macron inaugureront d'ailleurs le 12 mai prochain. C'est par ces beaux projets d'avenir, dans un esprit de partenariat, que nous répondrons ensemble aux défis communs que nos deux pays rencontrent».