Les changements opérés cette semaine à la tête de plusieurs entreprises publiques sont une réponse du président de la république 'à la conjoncture économique, qui appelle à la mise à niveau de notre mode de gouvernance'', a estimé hier lundi la vice-présidente du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Nacera Haddad. Il s'agit notamment, a-t-elle précisé à la radio nationale, 'des institutions publiques qui font face à un challenge économique'' avec la baisse des cours de pétrole sur le marché international. 'J'espère que les gens qui ont eu la confiance du président et du Premier ministre vont être à la hauteur du challenge et des objectifs fixés'', ajoute-t-elle dans un commentaire sur les nouvelles nominations opérées par le chef de l'Etat. Dès lors, 'il faut mettre en place une économie qui va faire face à une réduction des dépenses après la baisse des cours de pétrole'', prévient-elle avant de relever que 'nous, communauté des affaires, attendons une véritable stratégie économique et de mise à niveau pour pouvoir accompagner les objectifs du gouvernement et du programme du président pour limiter les importations et mettre en place une stratégie de l'export''. Mais 'il faut des mesures spécifiques pour les deux secteurs, public et privé'', ajoute Nacera Haddad qui a affirmé que 'le FCE continue à travailler, et nous applaudissons toutes les réformes engagées par le président ; nous accueillons toutes les améliorations et les changements pour qu'on entre de plain pied dans la problématique de la transversalité de l'entreprise''. Avec 'ces changements, on espère que le gouvernement puisse nous accompagner pour la baisse de la pression fiscale et améliorer la compétitivité des entreprises, encourager l'outil de production'', prévient la vice- présidente du FCE selon laquelle 'il faut des mesures d'accompagnement fortes en direction des entreprises, dont la dépénalisation de l'acte de gestion''. 'Nous avons un secteur public important qui compte énormément pour le trésor public. Alors, on doit revenir aux standards internationaux en matière de gestion des entreprises publiques'', assure-t-elle en abordant le volet de l'épineux problème du secteur de l'informel qui brasserait, selon certaines statistiques, quelque 40 milliards de dollars. Pour Nacera Haddad, 'il faut poursuivre l'assainissement de l'économie nationale, dont l'assainissement fiscal, ramener l'informel vers le secteur formel, faciliter l'entrepreneuriat et encourager le climat des affaires avec des mesures très fortes, dont la dépénalisation de l'acte de gestion est un axe très important''. En fait, elle estime qu'on 'ne peut continuer à travailler avec une administration qui ne répond pas aux entreprises, aux investisseurs, aux citoyens: il faut que l'assainissement de l'informel soit positif, pas avec des mesures coercitives''. Mieux, pour intégrer le secteur informel dans la sphère économique nationale, elle relève qu'il faut mettre en place une sorte d'amnistie fiscale 'pour le secteur informel. Il faut des mesures innovantes, courageuses, fortes pour remettre l'argent de l'informel dans le (secteur) formel ; que les gens déclarent ce qu'ils ont comme biens à l'étranger, comme cela se fait ailleurs'', suggère la vice-présidente du FCE pour qui 'on a besoin de sortir de là où on est avec des mesures et courageuses'' pour l'assainissement du secteur informel, et il 'faut aller vers une baisse sensible et palpable de la pression fiscale, vers la dépénalisation de l'acte de gestion''. Plutôt que de 'regarder l'économie nationale au travers de prismes négatifs, on doit aller vers des mesures fortes et courageuses pour relever le défi de passer à une économie émergente''. 'Nous avons la jeunesse, les femmes, entrepreneurs, la volonté, on y croit, pour devenir un pays émergent. Il faut libérer les initiatives à tous les niveaux pour réaliser cet objectif'', affirme-t-elle, avant d'ajouter qu'au FCE la préservation des 'acquis sociaux est un objectif fondamental. On doit sauver les salaires, les emplois, nous sommes les soldats de la préservation des acquis sociaux'', a-t-elle lancé, avant de suggérer l'ouverture des 'secteurs d'activités à l'investissement privé pour créer une industrie de substitution aux importations''.