Ali Haddad, le patron des patrons Parmi les ambitions du FCE, figure la hausse des exportations pour les porter à 10 milliards de dollars par an. Le Forum des chefs d'entreprises propose au gouvernement ce qu'il appelle un «assainissement fiscal» pour éponger le surplus de liquidité qui circule sur le marché informel, afin de l'intégrer dans le circuit financier légal. Cette mesure, contenue dans un document lu, hier, par le président du FCE à l'occasion d'une conférence de presse, préconise «une taxation à hauteur de 10% des sommes d'argent déclarées à la banque par leur détenteur», souligne Ali Haddad.. S'appuyant sur le chiffre de 3700 milliards de dinars du marché parallèle annoncé par le Premier ministre, le président du FCE estime que la proposition de son organisation patronale «permettrait de récupérer une partie de cet argent et, partant, réduire le poids du marché parallèle dans l'économie du pays». Cet assainissement, mesure-phare proposée par le FCE à l'Exécutif, est intégré dans une démarche qui se veut globale, cohérente et qui prend en charge plusieurs aspects de la vie économique du pays, allant de la mécanique administrative et fiscale publique, jusqu'à la libéralisation totale de l'acte d'investir en Algérie. Ainsi, le FCE préconise une baisse de l'impôt sur les bénéfices des société (IBS) à 15% pour les entreprises productrices et son relèvement à 30% pour les sociétés versées dans l'importation. Il est aussi réclamé l'annulation pure et simple de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP). Ces mesures et d'autres, destinées à améliorer la compétitivité des entreprises nationales, sont adossées à une série de mesures que le FCE juge nécessaires pour aboutir à un taux de croissance de 8% en 2020, à travers un rythme de création d'entreprises de l'ordre de 60.000 par an, ce qui générerait quelque 2 millions d'emplois dans le secteur économique. Parmi les ambitions du FCE, figure la hausse des exportations pour les porter à 10 milliards de dollars par an. Tous ces objectifs, estime le patron des patrons, seront atteints par une libéralisation de l'acte d'investir, mais aussi et surtout une meilleure gestion du foncier industriel, où il est demandé au gouvernement d'en céder la gestion à des entreprises privées «Nous demandons à ce qu'une dizaine de zones industrielles soient créées par des opérateurs privés le long du tracé de l'autoroute Est-Ouest et ailleurs», indique M.Haddad qui a démenti au passage, l'octroi par le gouvernement à la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) de la gestion de ces zones. D'autres propositions seront déposées sur le bureau de Abdelmalek Sellal, à l'image de la création d'un fonds d'investissement de 10 milliards de dinars, d'un emprunt public de 2 000 milliards de dinars et autres meures visant à ouvrir le secteur de l'amont pétrolier au privé national. A ce propos, en réponse à une question, le président du FCE révèle que son groupe, Erthb, a obtenu un agrément d'exploitation des hydrocarbures en 2008. Dans l'agriculture, le FCE estime nécessaire d'aller vers une agriculture intensive et demande au gouvernement de concéder des terres aux investisseurs privés dans les Hauts-Plateaux et le sud du pays. l'objectif que s'est fixé le patronat consiste à réduire de 50% la facture alimentaire du pays, sur une période de 10 ans. On retiendra également, dans le chapitre des mesures à prendre pour encourager l'entreprise nationale à exporter, l'ouverture d'agences bancaires dans les pays africains, un chargé des affaires économiques dans chaque ambassade et l'allongement à 240 jours le délai pour le rapatriement des bénéfices d'une opération d'exportation. Les vice-présidents qui ont co-animé la conférence de presse du FCE ont tenu à signaler que le document que l'organisation patronale remettra au gouvernement est un «Plan pour l'émergence» de l'économie nationale. Enfin, l'on a appris lors de cette même conférence de presse que le président du Forum a reçu une dizaine d'ambassadeurs et quelque 45 autres sont sur son agenda. Preuve que le FCE prend de l'envergure, soutient son président.