La rentrée universitaire 2015-2016 ne s'annonce guère sous de bons auspices pour les nouveaux bacheliers de Mécheria, inscrits cette année au centre universitaire de Naama (30 km). Selon leurs témoignages, ils ont été privés, cette année, de leur droit de résidence à la cité universitaire de Naama, à la faveur d'une nouvelle réglementation initiée par l'administration concernée, limitant les conditions d'accès à la résidence universitaire uniquement en faveur des étudiants habitant à plus de 60 km de Naama (50 km pour les filles) sans pour autant se rendre compte que le centre universitaire de Naama, opérationnel depuis 2010, ne dispose pas encore de transport universitaire, à l'instar des autres wilayas limitrophes (Tlemcen, Saïda, Béchar, Sidi Bel Abbès...). «Déjà, le transport urbain à partir de Mécheria vers Naama est problématique, lance désespérément à notre adresse un étudiant, à cause, explique-t-il, de l'éloignement de la gare routière de Mécheria, située en zone périphérique à plus de 4 km du centre-ville. D'ailleurs, pour se rendre à Naama, chef-lieu de wilaya, l'étudiant de Mécheria, par exemple, est obligé de prendre chaque matin un taxi à 50 DA pour se rendre à la gare routière et de là, un autre bus vers Naama en payant encore 40 DA. Une fois déposé à la gare routière de Naama, il lui faudra également un autre moyen de transport, généralement un taxi à 50 DA, pour rejoindre le centre universitaire situé de l'autre côté de la ville. Avec 280 DA/jour (aller-retour) déboursés uniquement pour le transport, rares seront les étudiants qui résisteront à cette dure épreuve. Et cette situation est appelée à se compliquer davantage pour les étudiants en hiver connu pour sa rudesse et ses matinées glaciales. Lui emboîtant le pas, un autre étudiant dira cette fois-ci : «Si mes renseignements sont exacts, ils sont, cette année, plus de 400 nouveaux bacheliers de Mécheria à s'être inscrits au centre universitaire de Naama, qui se sont vu refuser le droit à la résidence et, donc, obligés de faire la navette quotidiennement entre Mécheria et Naama (60 km aller-retour). C'est une épreuve trop fatigante et décourageante à la fois qui va, à coup sûr, engendrer du retard et de l'absentéisme, outre les perturbations des cours. Du moment que le centre de Naama n'était pas près d'accueillir les nouveaux bacheliers et leur garantir une scolarité normale, autant il fallait les orienter vers d'autres établissements plus huppés pour une meilleure prise en charge. C'est vraiment une galère», se désole notre interlocuteur, terriblement déçu. Il est important de signaler, dans ce même ordre d'idée, que le transport vers le chef-lieu de wilaya (Naama) est devenu un véritable casse-tête pour les citoyens de Mécheria et particulièrement les fonctionnaires et les étudiants (des deux sexes), depuis la mise en service de la nouvelle gare routière sise en zone périphérique, et au niveau de laquelle ont été regroupés tous les types de transport (urbain, interurbain et par taxi). Les concernés, sévèrement affectés par l'éloignement de cette structure, ont maintes fois sollicité les responsables locaux pour la construction sinon l'aménagement d'une gare routière urbaine en ville et plus précisément sur le site de l'ancienne gare ferroviaire désaffectée, mais leur proposition n'a jamais trouvé une oreille attentive. Ce sont plutôt les transporteurs clandestins qui ont vite fait d'exploiter cette situation à leur profit et leurs affaires marchent comme sur des roulettes.