Le retour en force du commerce informel au niveau des artères du marché de Medina Djedida a suscité de vives réactions de la part des commeçants qui se sont déplacés hier au siège de notre rédaction pour dénoncer ce phénomene qui a pris de l'ampleur, après une brève éclipse. « Pratiquement tous les marchands illicites qui ont été chassés l'année dernière ont repris leur emplacement. Pratiquement toutes les artères qui ont été vidées lors de l'opération menée par les services de la wilaya ont été réoccupés», assure un commerçant. Ce dernier signale qu'il s'agit en majorité de revendeurs d'articles scolaires, de cosmétiques et de vêtements. «Nous avons repris espoir après la décision prise par les services de la wilaya de mettre un terme au commerce informel. Les commerçants ont accueilli très favorablement l'opération menée par les services de police en libérant tous les espaces squattés au niveau des ruelles adjacentes du marché, malheureusement moins d'une année après, tous ces espaces ont été squattés de nouveau. Outre le fait que ces marchands obstruent l'entrée de nos magasins, chaque jours des rixes éclatent entre eux ce qui met en danger la vie des citoyens», ajoute notre interlocuteur. Les commerçants nous ont affirmé qu'une correspondance accompagnée d'une pétition signée par l'ensemble des commerçants sera adressée au wali d'Oran. «Nous demandons au wali de prendre les mesures qui s'imposent pour libérer les espaces squattés», indiquent nos interlocuteurs. L'occupation illicite de l'espace public a, depuis des années, constitué un véritable casse-tête pour les autorités publiques. A Oran, les différentes tentatives menées par les responsables locaux et visant à éradiquer le phénomène n'ont pas donné les résultats attendus. Après les multiples opérations de chasse effectuées depuis près de 3 ans, des tables d'étalage illicitement installées à travers les différents marchés des communes ont refait surface. Ces opérations avaient nécessité la mobilisation de grands moyens des communes et des services de sécurité pour lutter contre l'informel. Quelques mois après, le constat est effarant. Les principales artères de certains quartiers populaires connaissent actuellement une prolifération de ces marchands de fruits et légumes exerçant en toute illégalité et dans l'impunité la plus totale. Mais ce commerce informel, dans certains cas, prend des proportions très importantes, à l'exemple du marché des fruits et légumes implanté au quartier Emir Abdelkader, ex-St Rémy à Sidi Chami, Hassi Bounif, Haï Essabah, Haï El Yasmine, Petit Lac, Medina Jedida, Mimosa pour ne citer que ces exemples. Les vendeurs activent hors de la structure et proposent une marchandise à des prix légèrement inférieurs, chose qui attire les consommateurs. En effet, Oran vit au rythme de la réapparition de marchés informels, au grand bonheur des ménagères et des petites bourses. Dès le début de la journée jusqu'au soir, des dizaines de marchands de fruits et légumes se positionnent sur les trottoirs pour étaler et vendre leurs produits. Ces marchés sont considérés comme une aubaine par ces habitués. Les prix sont plus abordables par rapport au centre-ville. Dans le but de lutter contre le commerce illégal, les services communaux et les services de sécurité ont lancé en 2012 une vaste opération pour évacuer les vendeurs ambulants des espaces qu'ils occupent illicitement, mais cette mesure ne les a pas dissuadés et ils ont encore une fois squatté la chaussée. Les marchands ambulants sont à l'origine des nombreux points noirs d'où se dégagent des odeurs nauséabondes. La santé des habitants est menacée, surtout que certains n'hésitent pas à exposer la viande et les produits halieutiques sans aucune protection. Depuis 2009, les communes de la wilaya d'Oran ont bénéficié de la réalisation de plusieurs marchés parisiens. Dans cette optique des correspondances ont été adressées par la direction régionale du commerce d'Oran à l'ensemble des présidents de l'assemblée populaire communale pour déterminer et exprimer leurs besoins en marchés et en structures commerciales selon les caractéristiques et la population de chaque collectivité. Cette action coïncide avec l'opération de chasse aux commerçants illicites lancée depuis trois mois à travers les quartiers de la wilaya d'Oran. Pour rappel, le mois de mars 2011 les ministères du Commerce et de l'Intérieur ont arrêté six mesures pour encadrer le commerce informel et trouver des espaces commerciaux aux jeunes vendeurs à la sauvette. Les collectivités locales ont été ainsi chargées de recenser les vendeurs sur les trottoirs et placettes publiques, leur trouver un local dans un espace commercial ou un marché et les régulariser en leur délivrant une autorisation administrative d'activer, valable deux ans, assortie d'exonérations fiscales. A ce titre, quelque 23 marchés de proximité ont été réalisés et affectés à des jeunes revendeurs.